ART | EXPO

Fragmentations, trajectoires contre-nature

25 Juin - 02 Oct 2011
Vernissage le 24 Juin 2011

L’exposition «Fragmentations, trajectoires contre-nature», organisée par les Frac Bretagne et Pays de la Loire. Les oeuvres choisies par le commissaire Sébastien Pluot ont en commun d'organiser des phénomènes de fragmentation des formes, de l'espace et de la perception qui mettent en péril les modes de représentation idéalisés du paysage qu’il soit naturel, urbain ou mental.

A Constructed World, Vahram Aghasyan, Jean-Max Albert, Fayçal Baghriche, Dominique Blais, Martin Boyce, Victor Burgin, Anne-Marie Filaire, Julie C. Fortier, Hreinn Fridfinnsson, Dan Graham, Joachim Koester, Maria Loboda, Urs Lüthi, Tony Matelli, Gordon Matta-Clark, Natacha Nisic, Walid Raad, Martha Rosler, Kristina Solomoukha, Pierre Thoretton, TTrioreau, Franz Erhard Walther, Raphaël Zarka.
Fragmentations, trajectoires contre-nature

L’exposition «Fragmentations, trajectoires contre-nature» rassemble des oeuvres qui interrogent la manière dont l’art et la société ont entrepris de représenter, penser et transformer le paysage «naturel», urbain et mental, à différentes époques et dans différents contextes.
Les phénomènes de fragmentation impliquent une mise en péril des recherches de continuité, de pureté et d’aspiration à la totalité traditionnellement associées à la nature et au paysage. Les oeuvres qui mettent en scène de telles expériences contredisent l’idéal d’une nature harmonieuse, originelle et autonome. Une totalité fantasmatique qui, selon certains des premiers romantiques allemands, devait se définir par une recherche de continuité entre le sujet et la nature.

Celle-ci était un tout, alors que le sujet, infiniment en devenir, demeurait nécessairement morcelé et inachevé. C’est ainsi que la forme littéraire du fragment dans le Romantisme allemand est en relation avec le principe d’un Moi toujours en quête de son unité mais dont l’accomplissement est toujours en échec.
Or, depuis les débuts de la modernité, la nature elle-même ne peut plus se définir comme totalité, ou alors sous la forme d’une fiction, d’un fantasme ou d’un artifice. Chaque revendication d’une complétude harmonieuse serait une manière de refouler les caractères parcellaires, impurs, discontinus, autant de formes emblématiques de la vie moderne et constitutives de la réalité de la vie psychique.

La conception du projet se base sur une oeuvre, Two-Way Mirror Bridge for Clisson de Dan Graham et sur un contexte, la Garenne-Lemot, pour lequel elle a été conçue en 1989. Installée dans le parc en bord de rivière, cette sculpture fragmente la perception d’un paysage qui a pourtant été composé afin de produire l’illusion d’une continuité harmonieuse. Bien que l’oeuvre ait recours à différents procédés d’assimilation au paysage (le reflet, la treille accueillant la végétation, le bassin prolongeant la rivière), les matériaux empruntés à l’architecture moderniste semblent radicalement hétérogènes au site.
Les effets de transparence et de reflets démultiplient la perception du paysage, soulignant le caractère fictif et artificiel de ce lieu aux inspirations diverses: l’Antiquité, la Renaissance et la période romantique.
Les effets de fragmentation, de scansion et de discontinuité sont à la fois physiques , temporels et psychiques.
Au Musée de Saint-Brieuc, un ensemble composé de maquette, photographies, dessins et plans documente la réalisation de cette oeuvre in situ.

Pour la seconde déclinaison de l’exposition, les oeuvres comme les enjeux sont adaptés au contexte du Musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc.

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