ART | EXPO

Fragile

12 Avr - 22 Juin 2008
Vernissage le 12 Juin 2008

Coloré, attrayant, élaboré, le Packaging est omniprésent. Benjamin Sabatier s’intéresse à cette mode des emballages et dénonce ce que ce joli papier cadeau cache: un culte de la valeur marchande et de l’apparence, au détriment d’une reconnaissance du travail accompli.

Communiqué de presse
Benjamin Sabatier
Fragile

Pour l’exposition «Fragile» au centre culturel Nicolas-Pomel de la ville d’Issoire (63), Benjamin Sabatier propose une véritable installation processuelle en présentant un ensemble de nouvelles oeuvres qui prolifèrent dans l’espace. Cette exposition révèle une nouvelle étape de son travail, qu’il poursuit avec un esprit darwinien, c’est à dire en réagissant aux évolutions de l’environnement. En s’intéressant à la notion de packaging et au fonctionnement de la marchandise, l’oeuvre de Benjamin Sabatier interroge l’esthétique de la circulation de l’oeuvre d’art et celle de sa réception.

Le Packaging, enveloppe de protection mais aussi de présentation, est une surface d’information et de séduction qui constitue une surface d’échange ou d’interface. Pour Benjamin Sabatier, le packaging ou « enveloppe » de la marchandise masque sa valeur d’usage (et par là, la valeur travail inhérente à sa production) en ne faisant apparaître que sa valeur d’échange. Dès lors, l’objet est réduit au statut discursif d’une idée de lui-même. C’est une telle idée, et non la chose elle-même, qui donne prétexte à l’échange marchand.

Ce contournement de la « vérité » des objets, qui les introduit dans une logique « spéculative », tend à créer de la valeur sans objet ou, à défaut, amoindrit la valeur du travail dans celle de l’objet. Cette pratique de dissimulation met en avant l’apparence des choses, non la parution, l’image et non le fait.

La valeur d’échange, et par là le fétichisme de la marchandise, se concentre sur cette surface derrière laquelle les choses non seulement deviennent invisibles, mais ont aussi tendance à disparaître complètement. C’est cette surface séduisante qui provoque et fait naître en nous le désir de consommation.
Rappelons qu’au cours du XXe siècle, le capitalisme est devenu, avant tout, le système d’organisation de la consommation (au XIXe il s’agissait d’organiser la production) en vue de canaliser le désir des consommateurs (c’est-à-dire leur énergie libidinale). Le développement du capitalisme tient à la conversion des usages en consommations.

Au final, ce que l’on achète, ce qui crée notre désir n’est pas l’objet, mais son enveloppe, ce que d’ailleurs nous jetons en premier. Benjamin Sabatier les met ici à l’honneur et expose ainsi la nature instable et fragile de nos objets du désir.

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