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Formes uniques de la continuité du temps

17 Jan - 07 Mar 2009
Vernissage le 17 Jan 2009

Les oeuvres de Giuseppe Gabellone donnent la sensation d’une réalité qui se dérobe, comme un tapis soudainement tiré sous les pieds du spectateur. Leur rareté, leur hétérogénéité, l’usage de procédures techniques, artisanales ou sophistiquées, génèrent une perte de repères.

Giuseppe Gabellone
Formes uniques de la continuité du temps

« Ubik, l’un des romans de science-fiction de Philip K. Dick les plus complexes et les plus angoissants jamais écrits sur la perception du temps, décrit une réalité qui se dérobe sous les pieds des personnages, saisis dans un temps qui se dégrade et régresse vers le passé.

Les objets autour d’eux se détériorent et semblent pris dans une sorte de réversion de la matière, hallucination collective et « contrepartie fantasmagorique » du monde réel, générant une suspicion générale à son égard.

Le sentiment face aux oeuvres de Giuseppe Gabellone est de cette nature : la sensation d’une réalité qui se dérobe, comme un tapis soudainement tiré sous les pieds du spectateur. Leur rareté, leur hétérogénéité, l’usage de procédures techniques, parfois archaïquement artisanales, parfois extrêmement sophistiquées et qui, pourtant, effacent toute trace de main et de virtuosité pour se donner finalement comme des objets qui semblent avoir toujours existé, génèrent une perte de repères, et conduisent à la question de savoir de quoi, exactement, ces oeuvres sont « contemporaines ».

D’où viennent-elles ? Francesco Bonami évoque leur « origine inconnue » et, de fait, l’une de leurs qualités est d’être proprement « indatables », d’entretenir avec le temps présent, celui de l’expérience du spectateur, un rapport d’extrême distance, et avec l’interprétation, une défiance calculée ».
(Un extrait du texte de François Piron pour le catalogue: Giuseppe Gabellone, Domaine de Kerguennec, 2008)

critique

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