LIVRES

flowerpower

Des fleurs : en peinture, en installation, en ikebana, etc. ; mimétiques ou kitschs ; orientales ou occidentales ; du XVIIIe siècle ou d’aujourd’hui… Lille, terre d’accueil de ces expositions disséminées en de multiples endroits, devient un jardin géant. Ce gros livre, oscillant entre l’herbier artificiel imprimé et le catalogue vpc horticole hybride, en garde encore le souvenir.

— Éditeur : Les Presses du réel, Dijon
— Année : 2003
— Format : 21 x 28 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 287
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-84066-104-7
— Prix : 38 €

Introduction
par Xavier Douroux (extrait, p. 10)

Empruntant à Fluxus, flowerpower est un Event au cœur d’un événement à forte portée médiatique (Lille 2004). Sorte de variation orchestrale de la Piano piece n°1 de George Brecht en 1962 où le concertiste dépose un vase de fleurs sur l’instrument. Sa dimension générique laisse facilement la place à l’interprétation. L’exposition aurait pu être toute autre tout en restant la même.
Pour commencer, ici, les lieux d’accueil font partie du projet de l’exposition : du Palais des Beaux-Arts de Lille comme parfait exemple du mausolée destiné à la conservation des images, et du Palais Rameau, écrin du même goût éclectique, construit par un mécène pour célébrer la culture horticole, à l’Hospice Comtesse, musée d’ambiance permettant d’évoquer la sphère privée.
De même, sur un registre plus actuel, pour l’usage du parvis d’un complexe commercial en vue d’accueillir une sculpture, de l’aéroport pour une installation à effet d’annonce ou du catalogue d’une entreprise de vente par correspondance…
Entre histoire et environnement socio-économique, les fleurs ne sont ni un thème, ni le sujet d’une investigation scientifique… encore moins un concept. Elles ne constituent pas non plus le prétexte d’une entreprise cynique ou décalée : elles sont les éléments d’une réponse concrète savamment montrée. Tant il est clair que la recherche des effets de révélation que l’exposition peut induire compte plus que l’affichage de ses intentions.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Les Presses du réel)