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Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize

Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize, lauréats du Prix Altadis 2006-2007, forment un couple d’artistes engagés dans un travail complexe mêlant peinture, sculpture, dessin et photographie.

Information

Présentation
Caroline Bourgeois, Emmanuelle Lequeux
Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize

Introduction de Caroline Bourgeois

«Le choix de présenter ce couple d’artistes a été pour moi une évidence, même si au départ je ne connaissais que le travail d’Alexandre Ovize. Ils ont décidé dorénavant de signer ensemble leurs ceuvres.

Une œuvre ne peut être qu’un travail engagé, et leur façon de travailler ensemble l’est. Ils ont en effet décidé de s’associer en réaction à la part belle faite aux artistes « hommes » au détriment des artistes « femmes ». C’est déjà une belle décision, et également, peut-être, une façon de questionner l’individu, la signature, la reconnaissance parfois égoïste souvent en jeu, en particulier dans le monde de l’art.

Ce qui emporte dans le travail d’Alexandre et de Florentine c’est d’abord leur langage singulier que l’on ne peut rattacher à tel ou tel artiste. Leur langage existe et, au-delà de questions formelles, ils ont également une préoccupation du sens. Entre les restes des déambulations urbaines et les restes des moments de réflexion, ils construisent ensemble des sortes de sculptures-univers où nous devons, nous, travailler pour en re-construire un sens. Leur recherche plastique permet aussi d’en être saisi d’un premier coup d’œil et de se laisser pénétrer par le sujet même, qui apparaît petit à petit.

L’œuvre proposée pour la présentation du Prix Altadis reflète ces préoccupations où il est question de peinture, mais défaite ; il est question de sculpture, mais niée dans sa verticalité ; il est question de poubelles, par les matériaux utilisés. Leur travail avant tout pictural vient après les grands mouvements allemands, en particulier Martin Kippenberger. Ils ont cette force de proposition distante dans une époque de consommation, en questionnant avant tout l’univers de la ville, du laissé-pour-compte, de la mémoire, de la formulation.

L’avenir viendra de ceux qui pensent comme Filliou que « l’art est ce qui rend le quotidien plus beau que l’art ». Je pense que ces deux-là sont de cette trempe.»