ART | EXPO

Flatland / abstractions narratives #1

06 Nov - 28 Fév 2017
Vernissage le 06 Nov 2016

L’exposition « Flatland / abstractions narratives #1 » au Musée régional d’art contemporain de Sérignan rassemble les sculptures, installations, peintures et photographies de plus de trente artistes. Toutes les œuvres ont en commun d’associer abstraction et narration.

L’exposition « Flatland / abstractions narratives #1 » au Musée régional d’art contemporain de Sérignan réunit les œuvres de plus de trente artistes, sculptures, installations, peintures et photographies, autour des notions d’abstraction et de narration.

Une aventure à plusieurs dimensions où les motifs abstraits forment des récits

Le titre de l’exposition fait directement référence au livre qui l’a inspirée. Publié en 1884, Flatland, une aventure à plusieurs dimensions, est l’œuvre du théologien anglais Edwin A. Abbott. Dans cette allégorie, les personnages sont tous des formes géométriques. Le héros est un carré né dans un monde en deux dimensions appelé Flatland (Monde plat) où ne vivent que des points, des lignes et des surfaces. Ayant découvert un univers en volume, il revient dans son pays où personne n’accepte de croire en l’existence d’une troisième dimension. C’est dans la prison où il a été enfermé pour hérétisme qu’il raconte sa découverte et son malheur.

L’exposition propose une sélection d’œuvres dont le lien avec l’ouvrage d’Edwin A. Abbott est double. Toutes en sont la transcription dans le champ des arts visuels parce qu’elles utilisent des motifs abstraits pour construire des récits mais aussi parce que, précisément, ce rapprochement qu’elles opèrent entre abstraction et narration est en opposition avec les principes les plus communément admis de l’abstraction dans l’histoire de l’art. Comme le carré de Flatland, les œuvres font figure d’hérétiques.

Passer de la dimension abstraite à la dimension narrative

La sculpture murale en bois de Louidgi Betrame intitulée Cumbia del desierto, présente une forme abstraite mais si précise et symétrique qu’elle suggère un sens ou une utilité qui nous échappe. Il en est de même des sculptures de Simon Boudvin, Tectoedres 02 dont les formes et la teinte qui se confond avec le sol évoquent tour à tour des pyramides, des engins militaires ou des vaisseaux spatiaux. Par un procédé de condensation, ces œuvres amalgament formes et couleurs apparemment abstraites et un vocabulaire visuel qui renvoie à de multiples domaines concrets, engageant ainsi un glissement de l’abstraction vers la narration.

Un autre procédé, qui consiste à utiliser les formes abstraites comme des signes pour en faire un code qui permet la mise en place d’une narration, est exploité dans les sculptures conceptuelles de Guy de Cointet, les peintures néo-géométriques de Peter Halley ou encore les œuvres de Jugnet + Clairet, Matt Mullican et Julien Nédélec. Les larges formes tétraédriques de Sonia Kacem, semblables à des toiles de tente dispersées à travers la pièce développent des structures formes variées sur lesquelles sont tendus des tissus unis ou décorés de motifs géométriques. C’est par la suggestion que s’immiscent ici des possibilités de récits, éveillées par des matières sciemment choisies, dans des formes et des couleurs pourtant abstraites.

critique

Flatland / abstractions narratives #1

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