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Figures et autres scanogrammes

20 Fév - 29 Mar 2014
Vernissage le 20 Fév 2014

Comme avec le photogramme précédemment, l’artiste poursuit l’enregistrement instantané et global de la surface des objets. Mais cette fois en utilisant la technologie numérique et le scanner. Il obtient ainsi des images d’une grande précision dans le rendu des détails, tout en laissant une place à l’aléatoire.

Pierre Savatier
Figures et autres scanogrammes

Pour l’exposition « Figures et autres scanogrammes », Pierre Savatier passe d’une pratique du photogramme, attaché par nature au processus argentique, à l’usage du scanner, une technologie liée au numérique. On y retrouve la relation entre précision et aléatoire, déjà présente dans ses photogrammes.

Dans la série Figures (2012), l’objet scanné est une feuille de papier calque millimétré. Cette feuille, préalablement posée sur une page de magazine de mode masculine, a été froissée, pincée, et chiffonnée suivant les contours de la silhouette d’un mannequin prenant la pose. Les parties froissées du calque devenues opaques tracent un dessin insaisissable, fait de points, de lignes et d’angles, dont le scan révélera la figure. Sur la trame millimétrée, jouant de transparence, d’opacité et du hasard des plis, c’est un héros moderne abîmé que Pierre Savatier campe ici.

Dans la série Polyèdre 18 x 24 (2014), la forme est produite par une feuille calque pliée en polyèdre. Seule une face du papier repose sur le plan du scanner, les autres faces dessinent dans l’espace le volume. Si l’illusion est perceptible, le regard se perd à plaisir dans la géométrie.

Pour Quadrillé et billes (2011), des billes fonctionnent comme des loupes sur la surface d’un tissu tramé. Une série qui rappelle la série de photogrammes Cercles à broder (1992-2002) — dispositif optique à la fois archaïque et précieux.

Le recours à cette technique du scan, qui permet la réalisation d’images d’une précision inouïe dans le rendu des détails, loin d’avoir mis fin au caractère exploratoire de la pratique de Pierre Savatier, en a réactualisé les formes. La numérisation a en effet peut-être plus à voir avec le photogramme qu’avec la photographie argentique: si le balayage progressif s’est substitué à l’enregistrement instantané et global de la surface, et que toute trace de chimie s’est évaporée, le photogramme et le scan sont tous deux dépourvus de support matriciel (le film).

Vernissage
Jeudi 20 février 2014 à 14h

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