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Figures déliées et Interface

14 Mai - 25 Juil 2009
Vernissage le 13 Mai 2009

Deux séries photographiques qui refusent leur condition:  «Les Figures déliées» d’Yves Rozet se veulent «sur un fond sans fond», des captures de rien (ou presque) hormis les objets-sujets. Bertrand Flachot retravaille ses photos pour en faire une «sismographie du sensible, refusant que la représentation du réel se limite à celle de simples rayons lumineux sans dureté.

Communiqué de presse

Yves Rozet, Bertrand Flachot

Figures déliées et Interface

Yves Rozet ne souhaitant pas occuper tout lʼespace de la galerie pour le deuxième volet de Figures déliées sur un fond sans fond, nous lui avons donné carte blanche pour choisir avec qui il aimerait dialoguer. Nous renouvellerons de temps en temps cette proposition à dʼautres artistes de la galerie. Belle preuve de générosité de leur part, occasion stimulante de créer le débat, lʼéchange entre leurs pratiques, les oeuvres et le public.

Yves Rozet, Figures déliées — sur un fond sans fond — 2006-2009.
 » Les photographies dʼYves Rozet sont particulièrement silencieuses. Énigmatiques aussi. Elles sʼassemblent en polyptique à la beauté dʼemblée évidente, mais à la signification toujours en retrait. Poèmes visuels qui jamais ne sʼarticulent en discours mais toujours demeurent ouverts, insaisissables, incomplets. Lʼimage est comme une buée qui sʼévanouit, un ensemble de surface plissées et flottantes, un reflet de matière pris dans les rets de lʼimaginaire. Lʼimage ne cesse ainsi de « passer » : dʼun cadre à lʼautre, de présence en absence, de la couleur au noir et blanc, dʼaujourdʼhui à hier, dʼun fragment à lʼautre… Comme les nomme lui même le photographe, ses figures sont « déliées » et se présentent : « sur un fond sans fond » : formule ésotérique mais qui dit combien les images dʼYves Rozet sont des surfaces flottantes, mises en abyme, détachées dʼune certaine réalité pour en réordonner une autre de facture poétique, où le vide est toujours plus important que le plein, les questions plus importantes que les réponses, le manque plus important que la satisfaction béate devant la certitude des choses. « 
Jean-Emmanuel Denave, 2006.

 » Ce sont des fragments de réel – vestiges dʼune mémoire, cristallisation dʼun imaginaire, témoignage dʼune culture, strates de temps divers -, des images en écho comme des leitmotiv, où les rapports de formes se prolongent en rapport de fond ; des images en écarts, en conflits. Des images toujours simples, en noir et blanc, en couleur, parfois monochromes. À qui les regarde, banales et familières, étranges et distantes à la fois, elles offrent des bribes dʼhistoires à inventer, des départs de songerie, des chemins de méditation. Elles ouvrent un ailleurs où la sensibilité et lʼesprit sʼengouffrent. Par lʼapparent aléatoire de leur présence et par cette mystérieuse nécessité qui semble les rapprocher – depuis les Chimères (1999), lʼoeuvre dʼYves Rozet sʼorganise autour de lʼagencement dʼimages – elles questionnent. Comment lʼhétérogène parvient-il ainsi à coaguler pour produire de la présence et un tel sens poétique ?  »
Nelly Gabriel, in Acteurs de l’Economie, 2007.

Bertrand Flachot, Interface.
«Cʼest à partir dʼun répertoire dʼimages photographiques dʼun lieu spécifique, « un territoire », que je développe un travail où dessin et photographie se mêlent étroitement. Introduire du trait, donc du geste, dans le processus de production dʼimages photographiques cʼest augmenter ces images dʼune dimension sensitive supplémentaire qui lie et délie, tisse et émiette sa surface en une multitude de strates qui sʼenchevêtrent dans le plan unique de la représentation.
Aux vibrations des ombres et des lumières de la prise de vue sʼajoutent et se mélangent les stries dʼun dessin intuitif et pulsionnel, sorte de sismographie du sensible, qui, tantôt adhère à lʼimage pour la renforcer, lʼaugmenter, tantôt sʼen détache pour la réorienter, la re-figurer. Réalisé grâce aux techniques numériques ce dessin, tracé dans et par lʼimage, est indéfiniment transformable. Cette nouvelle texture graphique due à lʼécriture aléatoire et chaotique du trait est donc toujours en devenir».
Bertrand Flachot.

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