LIVRES

Figures de la négation

Prolongation sous forme de livre de la réflexion abordée lors de l’exposition « Après la fin de l’art ». Une étude des «avant-gardes du dépassement de l’art » que furent l’Internationale Situationniste, l’Internationale Lettriste (et les mouvements satellites) à travers leurs protagonistes principaux : Guy Debord, Asger Jorn, Gil Wolman…

— Auteurs : collectif, sous la direction de Yan Ciret
— Éditeurs : Paris musées, Paris / Musée d’art moderne, Saint-Étienne / Art-of-this-Century, New York / LimitesLTD. éditions
— Année : 2004
— Format : 22 x 28,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 178
— Langue : français
— ISBN : 2-87900-874-3
— Prix : 28 €

Présentation

Pour la première fois en Europe, une exposition a retracé l’extraordinaire aventure des avant-gardes de la « fin de l’art ». Une histoire du XXe siècle restée secrète jusque-là, ou révélée par quelques figures particulièrement emblématiques : Guy Debord, Yves Klein, Asger Jorn, Raymond Hains ou Lucio Fontana, Piero Manzoni.

Remarquée par le ministère de la Culture et de la Communication qui lui décerne le titre « d’exposition d’intérêt national », « Après la fin de l’art (1945-2003) » connaît un succès sans précédent. Le musée d’art moderne de Saint-Étienne y rassemble tout ce qui a pu, après la guerre jusqu’à aujourd’hui, hériter du dadaï;sme et du surréalisme. Ce catalogue, qui lui fait suite, reprend tous ces mouvements du dépassement de l’art, mais il en tisse de manière encore plus forte les lignes croisées, les influences, les ruptures.

Ce sont les utopies, les révoltes, la subversion, de ces groupes qui sont ainsi réunies. Les liens qui unissent les affichistes et les lettristes, les peintres monochromes et ceux du groupe Cobra, les situationnistes, se fondent dans une série de gestes novateurs. Ils démontrent qu’une internationale européenne a mené une lutte incessante pour détruire l’art, l’abolir au profit de la vie, de la passion d’un urbanisme du jeu, de la beauté vécue par des situations inédites. Une géographie apparaît mêlant un style de vie affranchi de toute attache traditionnelle, véritablement révolutionnaire. Du Nord de l’Italie au quartier mal famé de l’envers de Saint-Germain-des-Prés, de la Hollande à l’Allemagne, l’esthétique devient la forme extrême du politique. Mai 68 marquera, avec Guy Debord et les situationnistes, l’apogée de ce qui avait pris forme avec la modernité, Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé, le célèbre Carré blanc sur fond blanc de Malevitch.

Les œuvres présentées dans Figures de la Négation. Avant-Gardes du dépassement de l’art, sont aussi des « anti-œuvres » et bouleversent la notion même d’artiste. Elles auront une influence déterminante sur tous les registres de la culture actuelle. Ce catalogue fait alterner les témoignages, des entretiens, et des articles historiques, analytiques — il donne ainsi la parole à des philosophes de l’importance d’Henri Lefebvre —, à des échanges épistolaires entre Guy Debord et le dadaï;ste allemand Raoul Hausmann, des documents rares ou jamais apparus jusqu’à ce jour. Les dessous d’affiches de François Dufrênes, les signes socio-politiques de Jacques Villeglé, les peintures détournées d’Asger Jorn, les lacérations de Lucio Fontana, la poésie phonétique lettriste, la New Babylon, ville utopique et futuriste, de Constant, les films expérimentaux de Guy Debord, Raymond Hains, Isidore Isou, Gil Wolman, sont ici a découvrir, comme s’ils émergeaient pour la première fois d’un continent inconnu, inventant une nouvelle beauté, qui loin de s’éteindre, se rallume avec un éclat sans précédant, aujourd’hui.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Paris musées)