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FêtArt

PTsama do Paço
@12 Jan 2008

L’événement FêtArt organisé à la Générale permet de découvrir neuf artistes et de pouvoir acheter leurs œuvres à prix abordables. Autour de vidéos, de photographies et d’une installation, cette exposition permet à ces jeunes talents de nous proposer différentes pistes de réflexions contemporaines.

Faire découvrir de jeunes artistes impliqués, favoriser la rencontre entre ces derniers et des acheteurs débutants, s’ouvrir à de nouveaux publics, tels sont les objectifs de FêtArt. Marion Hislen et Valérie Lambijou, les organisatrices de l’événement ont fait le choix d’exposer neuf artistes pluridisciplinaires.

Au second étage de la Générale résonne la voix de Matthieu Lemarié. Cet artiste-peintre s’est filmé dans son quotidien lors de sa résidence à la Casa Velazquez. La vidéo dure au total 50 minutes et se compose de courtes séquences dans lesquelles il nous fait part de ses réflexions existentielles et personnelles.
Nous sommes intrigués par cet homme qui se confie à nous comme dans un journal intime, en resituant à chaque fois la date. Il n’a pas forcément toujours quelque chose à dire, il parle spontanément, il hésite parfois et cela le rend attachant. Le film peut ainsi se laisser regarder par intermittence. C’est un témoignage sur le statut précaire de l’artiste, que ce soit au niveau matériel ou sur la difficulté à créer.

Non loin, sur une table lumineuse, est exposée une photographie numérique de Julien Taylor, intitulée Match Points au Red Benches Cabaret. Il est difficile de distinguer le vrai du faux dans la composition visuelle. Le photographe déstructure le réel pour nous proposer un monde virtuel attractif et dynamique.

A contrario, l’artiste Nicolas Fussler capture la réalité sans fard dans sa série de photographies Le Long de la ligne. Nous pouvons y observer des habitations esseulées, plus ou moins délabrées, qui sont en réalité des postes de douanes longeant les frontières terrestres de l’Espagne. Les indications géographiques des cartels donnent toute la force et le sens à ce travail.

Derrière un rideau est projeté le film La Grande menace de Demis Herenger. Un plan fixe de deux personnages de dos. Au premier plan un homme assis semble déclamer un texte à la femme debout, au fond. L’image est très sombre. Les paroles le sont aussi. Nous percevons que l’amour a précédé la haine verbale faite de mots violents et crus.
D’un ton monocorde et grave l’homme décrit en tutoyant les tortures qu’il envisage… Le discours se fait prose, nous sommes attirés par le flot des mots dont nous savons qu’ils ne s’exécuteront pas. L’image s’obscurcit imperceptiblement jusqu’à s’achever dans le noir absolu.

Gaëlle Megder, quant à elle, nous emporte dans un univers poétique, voire mélancolique, avec sa photographie panoramique sur bâche issue de la série Saudade. Cette vue de paysage semble avoir été prise d’une fenêtre de train, nous percevons un reflet, les contours sont flous sans reconnaissance géographique possible. C’est le titre qui nous guide: Pernambucco… une ville étrangère, un voyage, un rêve…

Nous revenons à la vie urbaine avec les photographies collées sur aluminium de Joachim Romain. D’un détail il crée un sujet, d’une écriture il fait de l’abstrait, dans une esthétisme aux tonalités chromatiques. Face à lui, dans la série La Nuit les forêts, Guillaume Lebrun saisi l’errance et le furtif dans une atmosphère rappelant celle du cinéma des années 50.

Nous pénétrons ensuite dans l’installation de Tatiana Margaux Bonhomme. Une reconstruction de chambre d’hôtel, avec le lit, les rideaux, le coin salle de bain et surtout les photographies au mur. Elles sont comme les fenêtres de cet espace intime que l’on envahit. Nous pouvons y reconnaître des chambres d’hôtels avec cette silhouette floue de femme, souvent nue. Elle semble seule mais sereine. Le mélange entre éléments réels et les photographies créent une mise en abyme dans laquelle le spectateur a sa place.

C’est sur une touche également féminine, mais plus légère, que se conclut l’exposition: des tableaux et une installation issue de la série Dolls Invaders : les poupées envahisseuses de Jessy Deshais. Dans un coin tout rose, trois petits personnages hybrides mi-humains mi-poupées sont suspendus et tournoient. Les tôles peintes avec des superpositions, des collages permettent à l’artiste de développer cet univers qui rappelle celui des mangas, partagé entre le monde de l’enfance et celui des adultes.

Informations Pratiques:
Tous les jours 12h à 20h.
www.lageneraledesarts.org
www.fetart.org

Contact:
info@fetart.org
 

Tatiana Margaux Bonhomme
— Chambre avec vue. Série de photographies. Tirages lambdas collés sur aluminium.

Jessy Deshais
— Dolls Invaders: Les Poupées envahisseuses, It’s a Game. Série d’œuvres. Technique mixte sur tôle.

Nicolas Fussler
— Le Long de la ligne. Série de photographies. Photos couleurs avec cadres bois. 42 x 52 cm.

Demis Herenger
— La Grande Menace. Vidéo. Boucle 8 mn 10 s. PAL. Format 1,66.

Guillaume Lebrun
— La Nuit, les forêts. Série de photographies. Tirages barytés ou numériques. 18 x 27 cm.

Matthieu Lemarie
— Sur DVD, 2005/2006. Journal vidéo.

Gaëlle Magder
— Saudade, Pernambucco. Série de photographies. Impression sur bâche.
88 x 220 cm.

Joachim Romain
— Tmbis. Tirages numériques. 26 x 40 cm.

Julien Taylor
— Match Points, au Red Benches Cabaret (Le garage de la Générale), 2007. Tirage lambda sur duratrans exposé sur table lumineuse.

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