ART | EVENEMENT

Festival de l’Imaginaire 2010. Paraguay Esquivo

17 Mar - 18 Avr 2010
Vernissage le 17 Mar 2010

Cette exposition pluridisciplinaire donnée au Point Ephémère et aux Voûtes présente de multiples oeuvres plastiques, installations, films et photographies qui permettront au public du Festival de l’Imaginaire d’entrevoir l’identité de cette nation secrète, farouche et fascinante qu’est le Paraguay.

Communiqué de presse
Marcos Benítez, Guillermo Seguera, Juana Marta Rodas, Eritrudis Noguera, Osvaldo Pitoé, Jorge Carema, Eurides Gómez, Lucas Piragi, Luis Tatugi, Marité Zaldívar, Pablo Lamar, Bettina Brizuela, Emmanuel Fretes Royg, Marcelo Martinessi, Joaquín Sánchez, Alexandra Dos Santos, José María Blanch, Fredi Casco, Mónica González
Festival de l’Imaginaire 2010. Paraguay Esquivo

Le Paraguay s’offre au regard avec beaucoup de réserve, ne se montre pas, ne «s’exporte» pas, et ne parvient que rarement, à «vendre» ses ressources naturelles, son histoire, sa culture. De ses peuples et ses langues à ses conflits, ses fractures, cette exposition pluridisciplinaire donnée au Point Ephémère et aux Voûtes présentera de multiples oeuvres plastiques, installations, films et photographies qui permettront au public du Festival de l’Imaginaire d’entrevoir l’identité de cette nation secrète, farouche et fascinante.

La langue des Indiens guarani (comprise par près de 90% de la population), la — terre des ancêtres, terre des femmes — la vie quotidienne, mais aussi la violence, la dictature et la guerre seront donnés à voir, à comprendre, dans le cadre de cette exposition comme une narration visuelle de l’histoire paraguayenne.

Les installations sonores de Marcos Benítez et Guillermo Seguera, ethnomusicologue, autour des chants et des mots guarani imprimeront leur rythme à cette plongée poétique dans la culture du Paraguay, ses zones d’ombres, sa lumière. Le travail de Marcos Benítez est centré sur la respiration mais aussi sur le chant sacré guarani Ayvu-Rapyta, lequel conte comment l’ancêtre mythique Ñamandu, par son infinie sagesse créatrice (kuaarara), généra le langage des hommes avant même d’imaginer le monde… Guarani, peuple du souffle, du chant, de la parole.

Les terres cuites (vases zoomorphes et grands personnages anthropomorphes) de Juana Marta Rodas et Eritrudis Noguera, les dessins contemporains des artistes indiens Osvaldo Pitoé, Jorge Carema et Eurides Gómez, le petit bestiaire en taille douce par les artistes mbya-guarani (l’une des dix-sept ethnies guarani du Paraguay) Lucas Piragi et Luis Tatugi, raconteront avec délicatesse et sensibilité, la vie rurale, le rapport à la terre natale, le pays des anciens.

Les drapeaux de Marité Zaldívar, réalisés à partir d’éléments naturels (coton, tabac, feuilles, épines, écorces) et le court métrage Ahendu Nde Sapucai (J’entends ton cri) par le vidéaste Pablo — comme une photographie que vient animer un léger — illustreront ce même thème selon une perspective propre à ces deux artistes métis.

En contrepoint, les moulages en plâtre d’objets intimes par Bettina Brizuela (Privadisimo) témoigneront de la vie quotidienne dans les villes paraguayennes.

D’autres oeuvres seront autant de traces, de cicatrices, d’une histoire nationale omniprésente, non dépassée: histoire de la guerre, des guerres, avec El Centinela, journal de guerre xylogravé réalisé, au front, par des soldats paraguayens pendant la guerre de la Triple Alliance contre le Brésil, l’Argentine et l’Urugay (1864-1870) ; les toiles d’Emmanuel Fretes Royg, lesquelles proposent une vision contemporaine de ce conflit, Karaí Norte (Monsieur Nord), court métrage par Marcelo Martinessi évoquant la guerre civile de 1947 et, enfin, les oeuvres de Joaquín Sánchez (impressions photographiques sur toile, percées et brodées) avec pour sujet la terrible guerre du Chaco (1932-1935). Cet immense territoire où coexistent aujourd’hui, non sans tension, une multiplicité de cultures, indiennes notamment, sera par ailleurs illustré par les photographies d’Alexandra Dos Santos, Chaco crepuscular, série noir et blanc, poétique et troublante.

Le Paraguay, c’est aussi la dictature exercée par le Général Stroessner de 1954 à 1989, une dictature dont les conséquences actuelles trouvent écho dans les images créées par José María Blanch ; le travail numérique de Fredi Casco sur des tirages stéréotypés des années 1950 et 1960 montre quant à lui la médiocrité d’un régime totalitaire qui dura près de cinquante ans. Histoires de mort, histoires de vie, ce voyage au coeur du Paraguay proposera également aux visiteurs de découvrir les travaux de Mónica González, installations «équilibristes» d’éléments de la vie quotidienne (casseroles, bassines) pour dire le rôle de la femme, pilier essentiel de la (re)construction nationale et très souvent soutien de famille.

La Maison des Cultures du Monde est à l’initiative de cette exposition exceptionnelle ; elle a demandé à Adriana Almada d’en être la commissaire. Adriana Almada est critique d’art, éditrice indépendante, commissaire d’expositions et conseillère pour les arts visuels auprès du ministère paraguayen des affaires étrangères. Coordinatrice de la première Triennale des Arts visuels du Chili, elle a également initié le salon des jeunes artistes La Nación et préside l’Association Internationale des Critiques d’Arts, section Paraguay.

Informations pratiques
Aux Voûtes
Du 9 mars au 18 avril.
Mercredi-Dimanche.
Nocturnes les 24 et 31 mars

Le Point Ephémère

Du 17 mars au 18 avril,
Mardi-Dimanche. 13h-19h. Entrée libre.

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