DANSE | PROJECTION

Femmes chorégraphes

04 Nov - 04 Nov 2010
Vernissage le 04 Nov 2010

Chorégraphe madrilène résidant à Genève depuis 2004, La Ribot questionne le corps à travers une démarche performative. Projetée au Centre Pompidou après un documentaire sur l’artiste, Laughing Hole est l’une de ces dernières créations.

La Ribot
Femmes chorégraphes

Horaire: 20h
Durée: 115 min

La Ribot distinguida (2003, 63 min)
— Chorégraphie: La Ribot
— Réalisation: Luc Peter

La chorégraphe madrilène Maria Ribot (née en 1962), dite La Ribot, poursuit une recherche qui assimile la réflexion sur le corps à une démarche de plasticienne. Son approche ironique de la danse et de la représentation, y compris sociale, du corps se développe au fil de séries de Pièces distinguées, « exposées » lors de confrontations vivantes avec le public. Cet art, qui interroge les lois du marché autant que les stéréotypes féminins, fait l’objet de ce film dans lequel La Ribot, au travail ou dans la vie quotidienne, tente de cerner l’objet de sa démarche. « Plus le temps passe, moins l’espace m’intéresse, explique-t-elle. Ce sont plutôt les petites choses, les petits moments, l’immédiateté et les changements d’ambiance entre le public et mes interventions qui retiennent mon attention. »

Laughing Hole (2009, 52 min)
— Chorégraphie: La Ribot
— Interprétation: La Ribot, Marie-Caroline Hominal, Delphine Rosay
— Réalisation: Luc Peter

Une multitude éparse d’écriteaux en carton recouvre le sol d’une grande salle d’exposition. Plongeant tour à tour dans cet amas de mots pour les présenter aux visiteurs, La Ribot et ses deux complices, perdent peu à peu pied dans cette mer de significations pour s’y tordre littéralement de rire. Gros titres, expressions galvaudées, formules politiques, paroles intimes sont scandés, affichés, accumulés, superposés pour brouiller les pistes, en quête d’un sens oublié, par delà l’absurde. Associations d’idées et images se mêlent aux rires incessants, mixés en direct par l’ingénieur du son qui crée ainsi un climat de tension et de malaise permanent : « Le rire court répond à une blague » explique la madrilène. « Un peu plus long, il commence à être lié à la nervosité. Après, il peut être idiot, lourd, insupportable, stupide… après, violent, satanique, plein de rage. » Le spectateur peut s’extraire à tout instant de cette atmosphère enfiévrée mais les performeuses, elles, s’exécutent huit heures durant, jusqu’à épuisement (du rire, du corps, du sens). Une expérience de la limite que le film résume efficacement pour en restituer l’esprit et faire la part belle aux réactions des spectateurs.

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