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Fave New Bridges Knot Knowing Corona Cardinals

14 Juin - 19 Juil 2008
Vernissage le 14 Juin 2008

Padraig Timoney utilise diverses techniques fixatives, (photographies, peinture à base de colle de peau de lapin, etc.) pour mieux approfondir les concepts qui lui sont chers: mémorisation et intériorisation de l’image.

Padraig Timoney
Fave New Bridges Knot Knowing Corona Cardinals

Padraig Timoney trouve ses repères dans la capacité de produire des œuvres qui, d’un point de vue technique et conceptuel, contiennent les principes capables de satisfaire le besoin permanent de transcrire en images des aspects du monde, par le travail artistique et ses moyens d’expression.

Selon l’artiste irlandais, cette démarche n’est pas libérée du poids de l’histoire et elle n’échappe d’ailleurs pas à une confrontation avec la contemporanéité, dans une vision nostalgique des matières ou une satisfaction hédoniste des aptitudes artistiques.

La diversité des techniques ou des moyens utilisés ne vise pas à exposer un éclectisme visuel, mais témoigne de la manière dont ce microcosme et ce macrocosme font partie intégrante de la vision de la contemporanéité du travail de l’artiste dans le contexte dans lequel nous évoluons.

Il pourrait par exemple se définir comme un hypertexte visuel dans lequel les éléments fusionnent sans jamais trahir le contenu d’une œuvre particulière en faveur ou au détriment d’une autre. Cette méthode ne se contente donc pas de révéler ce qui constitue le noyau de l’œuvre ou ce qui en fait simplement partie, parce que tout existe et trouve sa raison d’être dans sa propre existence et que tout contribue au processus de création menant à la réalisation de l’image. En cela, elle révèle aussi la spécificité créatrice du travail de l’artiste et sa capacité à traduire du contenu en images par la technique et les procédés de création.

Un aspect fondamental du travail de Timoney est l’exploration de notre manière de mémoriser les images, puisque le procédé technologique qui nous permet de les conserver est similaire à celui qu’opère notre cerveau en stockant les données.

Du fait de notre capacité à intérioriser les images, l’artiste affirme que nous les enregistrons toutes, mais que pour préserver notre bien-être, nous ne nous souvenons que de celles qui nous sont utiles. Tout ce que nous avons enregistré au cours de notre existence reste inconsciemment à la disposition de nos sens, rien n’est effacé.

L’assimilation d’une image se réalise en trois étapes: le moment où nous la percevons, l’instant où elle s’ancre dans notre esprit, et finalement, sa transformation en souvenir. Ce concept est clairement visible dans les œuvres qui expriment le caractère tripolaire d’un événement grâce à deux toiles juxtaposées faisant apparaître deux images, l’une représentant l’objet, l’autre son abstraction.

Les fonds sont de couleurs différentes et l’image est peinte au dos de la toile avec de l’émail de manière à laisser apparaître, à certains endroits, la couleur couvrant le devant de la toile. Celle-ci est ensuite fondue avec de l’eau bouillante versée sur le dos de la toile mise en position horizontale et posée face contre face sur l’autre toile.

L’encre et la colle de peau de lapin vont se diffuser en coulures sur la toile du dessous et former une tâche pour laisser apparaître l’image. Ce procédé fait appel à une ancienne technique de préparation de la peinture (colle de peau de lapin), à la base de nombreux tableaux, et permet de transformer une image figurative en abstraction.

Cette méthode implique le concept de mémorisation et d’intériorisation de l’image et lie l’œuvre du peintre à l’histoire de la peinture. C’est donc une technique de reproduction et de création de l’image dont différents aspects formels rejoignent des perspectives conceptuelles et linguistiques permettant d’expliquer en partie l’intention de l’artiste.

Vernissage le samedi 14 juin de 16h à 21h.

critique

Fave New Bridges Knot Knowing Corona Cardinals, Axel Geis

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