DANSE | SPECTACLES

Faites demi-tour dès que possible

25 Jan - 27 Jan 2012

Deux spectacles qui interrogent la mémoire et la transmission: Faites demi-tour dès que possible, de Magali Pobel et Pierre-Johann Suc, pièce en triptyque, complexe et grave, qui réunit trois générations de la même famille; Island of no memories de Kaori Ito propose un regard sur la notion de liberté, sur la manière dont lʼhistoire et les souvenirs peuvent empêcher les hommes de lâcher prise.

Magali Pobel, Pierre-Johann Suc/Androphyne, Kaori Ito
Faites demi-tour dès que possible/ Island of no memories

Magali Pobel, Pierre-Johann Suc / Androphyne, Faites demi-tour dès que possible
Faites demi-tour dès que possible s’ouvre sur le premier solo de Pierre-Johann Suc, composé en 1998. Il y est question d’une histoire de famille alsacienne, de ses silences, de judéité, d’exil, de déportation. Puis s’ensuit un road movie décalé, jouant sur les codes du reportage ou du carnet de voyage, filmé au cours d’un périple en 2008. Sur trois écrans, comme sur les vitres d’une voiture, défilent les lieux de l’Histoire : camp de Gurs, Vichy, Alsace puis Nuremberg, Auschwitz-Birkenau.
Le film laisse ensuite de nouveau place au solo initial, repris cette fois par le père du danseur, comme pour signifier, après tout cela, que le geste a vécu et porte les traces d’une histoire. Le fils revient aussi, accompagné d’une petite fille.
Trois générations sont convoquées sur scène, pour dilater ou décentrer un même passé familial, et surtout, réinventer le projet initial à l’aune de sa transmission.
Horaire 19h00 — Durée: 70 min.

Kaori Ito, Island of no memories
Isidora est une île qui ressemble à notre monde. Mais le quotidien de ses habitants y est différent car la mémoire n’existe pas. Chacun ignore son propre nom, sa maison, sa famille. Tout le monde possède les mêmes biens.
Sur scène, trois interprètes, trois personnalités ne se voient pas, vivent en parallèle. Une multitude de cordes s’entremêlent sur le plateau comme autant de ficelles auxquelles se raccrocher lorsque l’on cherche sa base. En imaginant cette île, Kaori Ito propose un regard sur la notion de liberté et de lâcher prise face à l’histoire et aux souvenirs. Dans un monde qui court frénétiquement vers l’avenir, le spectacle reste peut-être l’un des seuls lieux où le temps présent subsiste.
Horaire 20h30 — Durée: 60 min.

critique

Faites demi-tour dès que possible

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