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Faces After All

22 Mai - 02 Juin 2013
Vernissage le 22 Mai 2013

L’exposition «Faces After All» multiplie les approches du portrait, à travers les œuvres de deux photographes et d’une peintre. L’effacement, l’apparition et la disparition marquent chacune des séries présentées. Autoportraits, figures en suspends, ou portraits réalisés à partir de médaillons funéraires, tout est histoire de présence et d’absence.

Communiqué de presse
Estelle Lagarde, Marie-Jeanne Caprasse, Luc Hossepied
Faces After All

Estelle Lagarde
La traversée imprévue
«Dans La traversée imprévue – adénocarcinome, Estelle Lagarde, artiste photographe, combine écriture et compositions photographiques. Avec engagement, gravité, mais également distance et parfois humour, elle témoigne de manière personnelle de la puissance de la volonté et de l’amour face au cancer du sein.

C’est à l’âge de 34 ans, en pleine activité professionnelle et immergée dans la création artistique, qu’Estelle Lagarde apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Un adénocarcinome. Un mot qu’elle ne connaît pas. Passée la violence du diagnostic, et malgré les peurs et les angoisses qui surgissent inévitablement dans ce genre d’épreuve, Estelle Lagarde décide de faire de ce combat contre la maladie une expérience humaine et artistique.

Tout au long de son traitement, elle tient un double journal: littéraire et photographique. (…) Les autoportraits réalisés tout au long de ces dix mois sont autant un exutoire qu’une analyse vitale d’elle-même. à l’instar de ses précédentes séries photographiques, Estelle Lagarde utilise la mise en scène pour sonder ses propres émotions, dompter ses peurs et tenter de répondre à ses questionnements par l’expression artistique.
Ce ne sont plus des lieux qu’elle visite par cet artifice, mais sa propre existence et sa condition de femme.»
Olivier Bourgoin

Cette série a donné lieu à une publication:
La Traversée Imprévue – adénocarcinome, éditions La Cause des Livres, textes et photographies Estelle Lagarde.

Marie-Jeanne Caprasse
L’univers pictural de Marie-Jeanne Caprasse est peuplé de figures étranges aux histoires mystérieuses. Entre recherches formelles et expressives, elle interroge ce qui fait apparaître bien plus qu’une forme de figure mais donne naissance à un sujet qui s’inscrit au cœur d’une projection de récit, présent, passé ou futur.

Territoires (2008-2010 et 2012-2013)
Cette série repose sur une intuition: l’expression n’est pas tant saisissable dans le sujet lui-même mais plutôt dans son en-dehors. Partant de ce constat, l’artiste décline toute une série de portraits reposant sur la dialectique entre le sujet et l’espace-paysage dans lequel il s’inscrit. L’un et l’autre entretiennent une relation toujours ambigüe, parfois conflictuelle, qui révèle le sujet là où ne l’attend pas, voire le sujet qu’on n’attendait pas. L’espace paysage devient ainsi, peut-être malgré lui, plus sujet que le sujet lui même. En somme il s’agirait d’une théorie du hors sujet. Le sujet n’existant que dans un dehors de lui-même projeté en arrière-plan.

Portraits singuliers (2011)
La série Portraits singuliers est née d’un désir de simplification de la figure et de multiplication des points de vues. Poursuivant la réflexion sur la notion de hors-sujet dans le sujet, du traitement de l’expression malgré soi, malgré le sujet. La juxtaposition en polyptyques, confrontation de chaque sujet à tous les autres qui l’entourent, viendrait finalement révéler plus fortement la vérité propre de chacun. Quoi de plus hors sujet qu’un autre sujet. Quoi de mieux donc qu’un sujet en-dehors pour manifester l’autre en-dedans. «Je est un autre».

Luc Hossepied
Le travail photographique de Luc Hossepied emprunte deux voies parallèles pour un même questionnement, celui du rapport au réel et à ses représentations. La première voie (North Sea Theory, Natural Secret History; Natura ex Natura, etc.) suit de près les traces de Jean Baudrillard pour lequel «photographier n’est pas prendre le monde pour objet mais le faire devenir objet, exhumer son altérité enfouie sous sa prétendue réalité, le faire surgir comme attracteur étrange, et fixer cette attraction étrange dans une image.» Nous pourrions ajouter, une attraction dont la force réside dans le fait de déposséder ce monde d’avant sa construction en objet, de toute dimension documentaire, conférant ainsi aux objets advenus par l’intention photographique, un statut d’image déconnectée de référent.

La deuxième voie (TV Dreams and Nightmares, Portraits d’outre-tombe, Christochromies, etc.) pousse encore plus loin cette entreprise de dissolution du réel dans l’image, c’est à dire au sens littéral sa représentation. Sur cette voie il n’y a plus que des traces, des signes finalement peut-être plus présents que le réel qui en définitive ne se révèle jamais autrement que dans la représentation que l’on en fait. Ici il est question d’un jeu trouble entre le réel et ses doubles (ses représentations) et certainement plus encore d’un jeu sur la représentation elle même.

Portraits d’outre-tombe
Cette étrange galerie de portraits est réalisée à partir de médaillons funéraires recherchés dans les cimetières de France et de Belgique. Outragés par le temps, ces visages de l’absence troublent encore par leur expression. Surpris d’être là ou indifférents, inquiets ou apaisés, ils semblent nous regarder d’outre-tombe pour un dernier face à face, avant leur effacement. Fantômes d’images, posant dans l’éternité minérale de leur dernière demeure, ces visages de l’au-delà nous posent cette question, à nous les vivants: un homme sans image est-ce encore un homme?

Vernissage
Mercredi 22 mai 2013 à 18h

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