ART | EXPO

Face à la mer

20 Avr - 26 Mai 2012
Vernissage le 20 Avr 2012

«Face à la mer» est un voyage au centre de l’inspiration. Marcel Hanoun y place des photos uniques, du genre polaroid: l’image en est absente autant qu’elle ne se livre. Un souffle coloré constitue l’horizon. Dans l’espace, des vidéos fragmentées, conçues par Morena Campani, se font l'écho de la pensée créatrice du cinéaste.

Marcel Hanoun
Face à la mer

Une proposition de Morena Campani

«Maricó Valente a osé le cinéma sur les traces de son maître et ami, Marcel Hanoun, et j’ai désiré le connaître. Maricó Valente m’avait présenté le cinéma de façon si simple et naturelle. Grâce à elle j’ai pu donner une forme à mes pensées et mon histoire.
L’invitation de la Galerie du Buisson me permet de vivre une évidence, il me fallait recréer une synergie et un hommage à l’amie, l’artiste, la cinéaste, Maricó Valente décédée il y a 6 ans et qui habitait rue Saint Maur. Comme lorsque de son nid de Capri «Face à la mer», Il me fallait entrer dans la confusion des sons mer/mère. J’ai voulu m’adresser finalement à la racine, à la source, en rassemblent les énergies qui se vivifiaient autour d’elle dans ce qu’elle nous transmettait. Ainsi j’ai invité Marcel Hanoun à exposer ses photos de la mer pour le faire parler de sa mère.

Face à la mèr(e) est un flux, la mise en parole des ressemblances entre l’eau (la mer) et la transmission (la mère). J’ai filmé la polyphonie entre la voix de Marcel Hanoun et celle de la mer dans un désir de réconciliation avec ses racines. Les voix se parlent. Elles se redoublent, parfois se multiplient, s’interpellent, dans une cadence vocale qui fait rituel. Marcel Hanoun plonge profondément dans les mystères de la mer. Et dans l’aller-retour des vagues, le rythme souffle le bruit de «l’amer»: Une berceuse kabyle interprétée par Nora Idir accompagne le mouvement des vagues, tandis qu’un chant judéo-espagnol interprété par Joséphine Lazzarino accompagne celui des passions. Ces chants mettent au présent ce que l’on se force à oublier.

Comme si une stase temporelle avait effacé les ruptures pour trouver une concordance des temps, de tous les temps, jusqu’à une forme d’éternité de l’amour. «Corps-à-corps avec la lumière», dit Marcel Hanoun, et dans ses photos la mer n’est ni rouge, ni jaune. On peut avoir la sensation que l’eau atlantique puisse sortir directement du tube d’aquarelle, comme une source lumineuse ou un flux rayonné par la source. Ce maître du cinéma a décidé de nous montrer la couleur de la mer. Ces photos uniques, tirées en une seule copie, donnent à la mer la couleur de la lumière et, dans la saturation, chaque nuance caractérise un facteur de pureté, qui nous place face à la mer, comme face à la mort.

C’est entre la vie et la mort, entre la terre et l’eau, entre le réel et l’imaginaire que Publia Cruciani, rencontrée pour la première fois dans la maison de Maricò Valente après son départ, met en scène l’installation de Sirènes, poissons et d’autres personnages maritimes. «Sirenomania» est le fond marin où certaines âmes désirent se plonger.»

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