ART | EXPO

Extra-light

26 Oct - 23 Nov 2008
Vernissage le 25 Oct 2008

L’exposition "Extra-light" se propose d’examiner de quelle manière trois artistes de générations différentes mais de même filiation formelle s’approprient le matériau lumière sous une forme qui leur est singulière.

John Armleder, Michel Verjux et Banks Violette
Extra-light

« Le monde est tout ce qui a lieu. » (Ludwig Wittgenstein)

Sous le terme d’ »Extra-light » se rencontrent trois praxis issues de l’abstraction géométrique et traitant de la lumière dans son unicité
comme matériau « extra » dans l’oeuvre.

L’exposition se propose d’examiner de quelle manière trois artistes de génération différente mais de même filiation formelle s’approprient le matériau lumière sous une forme qui leur est singulière.

Depuis toujours la lumière est une des interrogations majeures de la création plastique. Elle est l’instrument de la visibilité, la condition de l’apparition du monde et au spectateur. Dans une histoire de l’art contemporaine si l’on envisage le matériau dans son hérédité, il apparaît inscrit principalement au coeur d’une école abstraite référentielle (Dan Flavin, François Morellet, Light and Space…).

Elle s’offre, au même titre que la couleur, la peinture ou le langage comme matériau, utilisable dans sa matière, sa forme, sa plasticité, son signifiant.

John Armleder, Michel Verjux et Banks Violette, plasticiens de différentes scènes ouvrent tous trois leurs recherches à cette utilisation, à la relation ontologique qu’entretient la lumière au contexte de l’exposition.

Déclinant un vocabulaire issu de l’abstraction concrète ou de l’op’art, à travers nombre de procédés (développement d’unités géométriques et de systèmes, répétition du signe, formes simples partant de constructions etc.) leur modus operandi respectif s’autonomise pour autant – vers un minimalisme radical chez Verjux, dominé par l’esthétisme fractal, une décontextualisation et l’usage de la répétition chez Violette, la délégation et le détournement chez Armleder.

La lumière est depuis toujours perçue comme un rhizome entre foi et raison, entre métaphysique générale (ontologique) et métaphore de l’être (théologique).

Depuis les textes de Platon jusqu’au siècle des Lumières et sous l’analyse éclairée de Wittgenstein, elle apparaît tant usitée pour sa maléabilité et sa plasticité (elle recouvre tout) que ce qu’il indique (perception) ou signifie (intellection).

Elle définit ce qui est visible et représenté. « Il n’y a pas de lumière sans ombre » écrivait Cioran, soulignant cette appropriation double du matériau déclinée depuis l’esthétique baroque, néo-classique puis plus tardivement symboliste (Blake, Böcklin).

Est-ce la quête d’une beauté exacte comme axis mundi, un signe religieux (Kiekergaard), ou d’entertainment ?

Elle est avant tout vecteur de lecture d’une proposition contextuelle (de « contextere », tisser avec : où trois oeuvres tissent avec le lieu, l’expérience scénique, sonore et artistique se mue en une expérimentation physique et émotive, où l’utilisation d’un vocabulaire musical se mue en une proposition abstraite).

Une homéostasie éphémère offerte par un parcours de l’oeil et du corps immergés dans la matière lumière, se référant tant au Désastre qu’à la rédemption.

« Extra-light » ouvre un espace où se rencontrent le travail de trois artistes majeurs de la scène contemporaine, l’ombre et la lumière, l’abstraction la plus pure avec le chaos le plus sombre : « Je suis mort. Je vois le ciel poudroyer comme le cône d’air traversé, dans une salle de spectacle, par le rayon d’un projecteur.

Plusieurs globes lumineux, d’une blancheur laiteuse, sont alignés au fond du ciel. De chacun d’eux part une tige métallique et l’une d’elle perce ma poitrine d’outre en outre sans que je ressente autre chose qu’une grande euphorie » (Michel Leiris, Nuits sans Nuit).

Commissariat
: Agnès Violeau

Horaires
Tous les jours de 14h à 19h – Entrée libre

Evénement
Dimanche 26 octobre. 17h
Visite commentée avec Michel Verjux.

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