ART | EXPO

Exposition Universelle 1

04 Fév - 03 Avr 2005
Vernissage le 03 Fév 2005

Humour trivial, sarcasme politiquement incorrect et références les plus diverses à l’actualité ou à des faits personnels, les sculptures, installations ou performances de Jota Castro pointent certaines mécaniques de la société dont il met en exergue les déséquilibres et les fragilités.

Jota Castro
Exposition Universelle 1

Le Palais de Tokyo présente le premier volet de l’ «Exposition Universelle» de l’artiste franco-péruvien Jota Castro. Le second sera présenté au B.P.S.22 (centre d’art) à Charleroi en Belgique du 04 mars au 15 mai 2005.

A la fin des années 1990, Jota Castro met un terme à sa carrière de diplomate auprès des Nations Unies et de l’Union Européenne et choisit de s’investir totalement dans le champ de l’art. Ses différentes activités professionnelles lui ont apporté une connaissance profonde du monde politique; il considère d’ailleurs ses études en Droit et en Sciences Politiques comme sa véritable formation artistique. Convoquant humour trivial, sarcasme politiquement incorrect et références les plus diverses, les sculptures, installations ou performances de Jota Castro pointent certaines mécaniques de la société dont il met en exergue les déséquilibres et les fragilités. Ses œuvres réinterprètent des faits liés à l’actualité ainsi qu’à l’histoire personnelle de l’artiste.

Depuis son ouverture, le Palais de Tokyo soutient cet artiste. Invité une première fois à imaginer un Tokyorama (parcours thématique conçu par l’artiste) puis pour l’exposition «Hardcore, vers un nouvel activisme» en mars 2003, pour laquelle il a créé un espace réunissant les indices recueillis lors de ses filatures de Nicolas Sarkozy et proposant un mode d’emploi pour procéder à son enlèvement.
Son «Love Hotel», galerie d’art à visiter le jour et espace à louer la nuit pour y combler ses fantasmes amoureux, propose un décor sans ambiguïté quant à son utilisation, certifiée par écrit par Jota Castro à chacun des clients qui deviennent ainsi partie intégrante de l’exposition.

L’ «Exposition Universelle 1» réunit un ensemble d’œuvres récentes et inédites. Liées très directement à l’élaboration de sa pensée critique, reflet de ses propres fragilités ou aspirant à l’universalisme, chacune d’elle pose des questions directes et oblige, par l’expérience, à une remise en cause de nos a priori. Le lieu dans lequel il expose est également, pour Jota Castro, un objet d’expérience et une source d’inspiration critique : «Le Palais de Tokyo, dit-il, créé pour l’Exposition Internationale de 1937, symbolisait à l’époque la soi-disant supériorité technique de l’Europe blanche sur le reste du monde. La France était alors une puissance coloniale qui voulait montrer sa modernité. Ce fait historique a inspiré mon propos pour cette exposition qui reprend le thème de l’universalité pour montrer les contradictions de notre époque mais aussi les miennes.»

Lors du vernissage de l’ «Exposition Universelle 1» au Palais de Tokyo, Jota Castro crée une performance intitulée Discrimination Day pour mettre en scène les excès récurrents du délit de faciès auquel l’artiste, de nationalité franco-péruvienne souhaite nous sensibiliser. Il transforme le Palais de Tokyo en une véritable caisse de résonance de la réalité vécue au quotidien par des milliers de citoyens, très éloignée des principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité. Ce soir-là, il renverse le processus. Les personnes qui n’en sont jamais victimes, en subissent ici les effets. Par sa participation, le public constitue l’œuvre « dessinée » par l’artiste. En écho aux débats politiques sur la discrimination positive et ses effets pervers, Jota Castro, ex-juriste international, interpelle symboliquement la législation sur ce thème particulièrement sensible. À l’instar de Michael Moore pour le cinéma, Jota Castro est un «artiste activiste» qui met en scène les absurdités d’un système pour en dénoncer ces dysfonctionnements. Venir au vernissage à partir de 20h au Palais de Tokyo le 03 février 2005, c’est autant participer à l’œuvre qu’accepter, l’espace d’un instant, de se mettre dans la peau de l’autre.

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