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Le Spectre des armatures

21 Avr - 14 Mai 2006

«Le spectre des armatures» est un défaut d’aspect de la peau d’un béton dû à la présence d’armatures trop proches de la surface ou à leur mise en vibration.» Une proposition de Yoann Gourmel, Elodie Royer et Mathilde Villeneuve.

Le spectre des armatures est un défaut d’aspect de la peau d’un béton dû à la présence d’armatures trop proches de la surface, ou à leur mise en vibration. Ce phénomène se traduit par le dessin visible des armatures sous le béton. (Sources : Centre d´Etudes et de Recherches de l´Industrie du Béton)

Le spectre des armatures n´offre pas de portes d´entrée ou de sortie uniques; il ménage davantage la projection d´un espace-temps en creux, soustrait à tout déroulement linéaire. Si les œuvres renvoient, chacune à leur manière, aux notions d´absence, de disparition et d´effacement, leur rapprochement amorce un ensemble de fictions potentielles, aussi fragmentaires et fragmentées que les environnements dans lesquelles elles se situent.

Disparus les reflets au mur de la boule à facettes de Cyrille Maillot, disparues aussi les images du diaporama illustrant à l´origine une conférence de Ryan Gander, disparues enfin les propositions immatérielles de Mario Garcia Torres. A l´inverse de l´énoncé déceptif de Mark Geffriaud et Cyrille Maillot qui s´annule une fois découvert, l´œuvre de Marine Pagès, dessin conçu en regard du lieu d´exposition, ne se révèle qu´au gré des déplacements du spectateur.

Quant aux 4000 morceaux de bois d´Aurélien Froment disséminés dans l´exposition, ils induisent une manipulation dont les règles du jeu échappent. De même les sculptures blanches minimales de Sébastien Vonier conservent un caractère ambigu, entre représentation urbaine et objet domestique. Une ambivalence que l´on retrouve dans les espaces abandonnés photographiés par Raphaël Zarka dont les formes architecturales et géométriques apparaissent comme autant de sculptures involontaires.

L´architecture réelle et imaginaire devient le principal protagoniste dans la vidéo de Benjamin Rivière qui alterne décors de films de science-fiction et exploration d´un bâtiment avant sa démolition. Ailleurs, un appartement est tour à tour rénové et saccagé dans la performance vidéo de Jochen Dehn qui éprouve cet espace domestique du sol au plafond.

C´est aussi l´espace même qui devient motif fictionnel dans l´œuvre de Bruno Persat où un laser flottant dans un aquarium tente en vain de mesurer l´équilibre fragile d´un territoire en perpétuel mouvement et avec le projet inédit de Benoît-Marie Moriceau, conçu et réalisé en rapport au contexte spécifique de cette exposition.

Les Artistes
Jochen Dehn, Aurélien Froment, Ryan Gander, Mario Garcia Torres, Mark Geffriaud, Cyrille Maillot, Benoît-Marie Moriceau, Marine Pagès, Bruno Persat, Benjamin Rivière, Sébastien Vonier, Raphaël Zarka.

Commissaires
Yoann Gourmel, Elodie Royer et Mathilde Villeneuve

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