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[Exposition] Galerie Chez Valentin : Mathieu Mercier

14 Nov - 14 Nov 2006

Qu’elles fassent référence à l’art, à l’architecture, au mobilier, aux pratiques sociales, les œuvres de Mathieu Mercier sont le fruit de combinaisons entre différents éléments. Il élabore un art propice à piquer l’interprétation.

Lieu
Galerie Chez Valentin

Communiqué de presse
Au sujet de sa future exposition, Mathieu Mercier peut énumérer les œuvres auxquelles il pense. Certaines sont déjà réalisées, d’autres ont été présentées récemment ou sont à produire. Mathieu Mercier dispose donc «d’un stock mental». Il imagine, il agence et multiplie les combinaisons avant d’être certain de l’exposition, c’est à dire de la scène que nous serons invités à parcourir. A l’heure de sa préparation, la rétrospective Dan Flavin à Paris présente une œuvre sur papier intitulée Juan Gris in Paris (adieu Picabia) 1960 – 1962. Par ce titre magnifique, le jeune Juan Gris déclare son héritage et revendique son orientation esthétique. «Le surréalisme fantasmatique est mort ! Vive la littéralité des objets quotidiens !».

Qu’elles fassent référence à l’art, à l’architecture, au mobilier, aux pratiques sociales, ses œuvres sont apparemment le fruit de combinaisons de différents éléments. Combinatoires, elles se présentent doubles ou antinomiques : objets sculpture, art design, histoire de l’art vie quotidienne, ergonomique autoritaire… Ainsi récemment, Mathieu Mercier présentait récemment au Palais de Tokyo («Notre Histoire») puis au Grand Palais («La Force de l’art») un néon en boucle suspendu à un crochet. Il tient lieu autant du paradoxe forme-matière (boucle-néon) que du redoublement du signe lumineux.

Il élabore un art propice à piquer l’interprétation. Ce n’est pas un hasard si une des œuvres présentées prochainement chez Valentin s’approprie les différentes planches du test de Rorschach. Dans ce test désormais célèbre, le patient est invité à décrire ce qu’il entrevoit des taches d’encres noires ou de couleurs. Mathieu Mercier a réalisé une vidéo où l’on passe en un lent morphing d’une planche à l’autre, d’une «image» à l’autre. Une lente hypnose psychédélique se substitue alors à l’exercice projectif détournant et fragilisant l’efficacité fonctionnelle du test. S’opposent différents degrés d’imaginaire et de littéralité : l’examen psychologique devenant l’occasion de divagations, il s’en trouve déconstruit. En d’autres mots, s’opposent le soupçon d’une codification dissimulée et l’autorité d’une discipline dans une œuvre où les formes croissent et décroissent par leur milieu.

Qu’en est-il des autres Å“uvres à venir ? Un tube horizontal, un grand cube blanc transpercé de formes géométriques, une planche posée sur une moquette… La production léchée à laquelle Mathieu Mercier nous avait finalement habitué semble avoir disparu. Ces sculptures précaires sont un écho lointain au bricolage auquel se référaient ses Å“uvres de «jeunesse».

Mais à quelle logique appartiennent-elles? Qu’ont-elles en commun? A quel projet participent-elles? Nous avons d’un côté une esthétique de chantier et de l’autre l’implacable «cube blanc». Au-delà de cette opposition en matière d’économie de production, ces œuvres ont en commun de proposer une expérience physique et perceptive spécifique. Le tube offre un point de fuite et une perspective accélérée grâce à son motif en damiers. Le «cube blanc» promet l’expérience inverse. Tel un masque pour le corps, vous pouvez y entrer et choisir l’ouverture par laquelle observer l’espace d’exposition fragmentée.
Enfin, la planche jaune posée sur la moquette bleue est autant un assemblage concret que la métaphore d’un passage.

Toutes ces œuvres procèderaient uniquement par oppositions binaires ? A l’aune du test de Rorschach, toutes ces œuvres grandissent par le milieu. La littéralité des objets quotidiens et le surréalisme fantasmatique ! Ni noires, ni blanches, elles offrent en fait une expérience réflexive et s’avèrent de véritables outils. Les œuvres de Mathieu Mercier fonctionnent davantage à la manière d’instruments-miroirs en nous informant des mécanismes interprétatifs que nous, spectateurs, nous engageons et des forces idéologiques qui les sous-tendent.

Infos pratiques
> Lieu
Galerie Chez Valentin
9, rue Saint-Gilles. 75003 Paris
M° Chemin Vert
> Horaires
du mardi au vendredi de 14h à 19h, le samedi de 11h à 13h et de 14h à 19h.
> Contact
T. 01 48 87 42 55
galeriechezvalentin@noos.fr
www.galeriechezvalentin.com
> Entrée libre
L’exposition est présentée jusqu’au 25 novembre.
La galerie est ouverte

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