ART | EXPO

Expansions

13 Jan - 29 Fév 2012
Vernissage le 12 Jan 2012

Dans ses toutes dernières œuvres, Futura 2000 explore le domaine de l'abstrait et du spontané, dans la lignée de l'Ecole de New York. Les codes de la rue se mêlent alors à un réalisme abstrait et sont sublimés par une énergie toute sauvage. Une recherche de créativité au nom de la couleur et de la composition.

Futura 2000
Expansions

«Pendant ces trente dernières années, j’ai essayé de définir un style et une technique qui différencieraient mon travail de celui des autres artistes de cet univers qui est le mien. Cette démarche m’a permis d’explorer le domaine de l’abstrait et du spontané», explique Futura 2000 au sujet de ses œuvres récentes.

Héritier néophyte de l’Action Painting de Pollock et des Colorfields de Clyfford Still, Futura 2000 réactualise ce que le critique d’art Harold Rosenberg écrivait en 1952: «L’un après l’autre, les peintres américains commencèrent à considérer la toile comme une arène dans laquelle agir, plutôt que comme un espace où reproduire, redessiner, analyser ou exprimer un objet, réel ou imaginaire. Ce qui naissait sur la toile n´était plus une image mais un événement».

C’est de surcroît sur le sol, comme Jackson Pollock, que les toiles de Futura prennent le plus souvent corps. Il peut ainsi appréhender le support dans son ensemble et l’adapter à son «pinceau»: la bombe aérosol. Une façon de contrôler l’énergie et l’impulsive créativité qu’il projette sur ses peintures.

«L’approche (dans ces nouvelles oeuvres) ne relève pas de la science; ni non plus de la science-fiction. C’est la découverte de limites physiques de taille et d’échelle et des méthodes avec lesquelles un individu peut s’étendre… étendre ses horizons; à la recherche d’une créativité… au nom de la couleur et de la composition».

Qu’il s’agisse de grands formats tels que Blues Brothers et Panic Button, ou d’œuvres aux dimensions plus intimes comme Rumors, Futura joue chaque fois avec nos sens, nos impressions d’inachevé. La couleur semble prendre le dessus sur la ligne, mais ses jets d’aérosol expressifs nous imposent une vision organisée de ces désordres colorés, où engrenages, ellipses, pylônes et formes architecturales ponctuent une palette animée et sensible.

Comme le souligne l’historien d’art Paul Ardenne, dans le catalogue de l’exposition, «La couleur, souvent intense, ponctue un espace pictural qui n’a pas forcément horreur du vide, où de grandes plages en réserve servent de respiration pour l’œil. (Elle est) envisagée en fonction de ses effets suprasensibles voire métaphysiques; une volonté d’impact visuel dépassant le simple effet de style et pulsant vers la transcendance».

Ces motifs désormais récurrents dans son travail font écho aussi bien à son inspiration d’images nouvelles — indexées méthodiquement sur son Flickr chaque jour — qu’à son expérience militaire (Futura s’engagea dans la Navy au milieu des années 1970 et travailla sur un porte-avions) et son goût pour le cyclisme (il fut aussi coursier à vélo). La rue, le challenge, la vitesse ont ainsi donné naissance à une iconographie dynamique devenue aujourd’hui sa signature.

Cette même énergie est toujours visible dans l’ensemble d’œuvres inédites exposées aujourd’hui à la galerie: spontanéité, vitesse, liberté transgressive et énergie sauvage se fondent sur la toile. Les codes de la rue se mêlent à un réalisme abstrait et subliment l’espace.

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