ART | EXPO

Etherotopique

12 Juin - 19 Juil 2014
Vernissage le 12 Juin 2014

L’artiste a réalisé une série de dessins de villes inexistantes comme un assemblage de villes qu’il a connues mais dont il ne se souvient que par fragments. Pour lui, l’important n’est pas la totalité, la synthèse, la chose perdue ou rendue, l’accomplissement, mais la sensation d’un espace incomplet.

Itvan Kebadian
Etherotopique

Pour cette exposition, l’artiste a réalisé une série de dessins de villes inexistantes. Ce n’est pas une essence exotique qui l’intéresse, mais comment ces villes inventées peuvent lui fournir une réserve de traits, comment envisager un système analogique mais entièrement séparé du nôtre, comme une possibilité de mutation. Des traits de ces villes inexistantes, ces architectures se fixent toujours sur quelque chose de réel et en même temps hors de tous les lieux, un espace hétérotopique selon Michel Foucault.

Itvan Kebadian explique en quelques mots sa démarche:
«Dans le miroir, je me vois là où je ne suis pas, dans un espace irréel qui s’ouvre virtuellement derrière la surface, je suis là-bas où je ne suis pas, une sorte d’ombre qui me donne à moi-même ma propre visibilité, qui me permet de regarder là où je suis absent. Le miroir fonctionne comme une hétérotopie en ce sens qu’il rend cette place que j’occupe au moment où je me regarde dans la glace, à la fois réelle, en liaison avec tout l’espace qui l’entoure et absolument irréelle, puisqu’elle est obligée, pour être perçue, de passer par ce point virtuel qui est là-bas.

En assemblant les dessins de ces fragments architecturaux, je voudrais former une ville entière conçue comme un organisme sans la nécessité de connecter un point à un autre, comme dans le mouvement métaboliste d’architecturaux qui sont dans un glissement permanent. Une ville dans laquelle on aura toujours la sensation de l’objet manquant.

C’est la luge disparue dans Citizen Kane, c’est le souvenir perdu, c’est une ville que j’avais connue et j’essaie dans ma mémoire de reconstruire cette ville, mais je me rappelle seulement des fragments: une façade, une rue, une fenêtre; je n’arrive pas à me souvenir de l’ensemble. L’important n’est pas la totalité, la synthèse, la chose perdue ou rendue, l’accomplissement, mais la sensation d’un espace incomplet.»

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