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Eszter Salamon 1949

14 Oct - 09 Nov 2014
Vernissage le 14 Oct 2014

Mêlant performance, travail documentaire et autofiction, Eszter Salamon multiplie les perspectives sur la construction fragile et perméable de l’identité. En élaborant des doubles d’elle-même, elle repense le médium et le matériau, le corps singulier et la parole qui sert à le circonscrire. Ici, elle présente une œuvre performative proposée en continu.

Eszter Salamon
Eszter Salamon 1949
Programmation Satellite 7

En accès libre, la programmation «Satellite» est confiée chaque année à un commissaire différent chargé de trois expositions au Jeu de Paume et d’une exposition à la Maison d’Art Bernard Anthonioz (Nogent-sur-Marne). Les artistes occupent les espaces interstitiels du Jeu de Paume (mezzanine, foyer), qui deviennent chacun un champ d’expérimentation, d’interrogation et d’échange.

Pour la septième édition de cette programmation, le Jeu de Paume a convié la critique d’art et commissaire indépendante slovène Nataša Petrešin-Bachelez, pour une proposition intitulée «Histoires d’empathie» dans laquelle elle invite quatre artistes femmes, Nika Autor, Natascha Sadr Haghighian, Kapwani Kiwanga et Eszter Salamon.

Présentée du 14 octobre au 9 novembre 2014, la quatrième exposition de ce cycle intitulée «Eszter Salamon 1949» est dédiée à la chorégraphe, danseuse et performeuse Eszter Salamon. Chez elle, le son est un élément chorégraphique clé pour créer la relation avec le/la participant/e ou le public. Elle est l’auteur d’une «performance documentaire» où elle met en scène la vie d’une femme qui porte les mêmes prénom et patronyme qu’elle et qui vit dans un village hongrois.

Dans sa dernière œuvre théâtrale, elle abordait la question futuriste de savoir comment on sortira de son corps lorsque les humains auront disparu. Pour son exposition au Jeu de Paume, Eszter Salamon poursuit son travail sur l’homonymie et la biographie à travers une œuvre performative proposée en continu.

Mêlant performance, travail documentaire et autofiction, Eszter Salamon multiplie les perspectives sur la construction fragile et perméable de l’identité. En élaborant les doubles d’elle-même, elle repense le médium et le matériau, le corps singulier et la parole qui sert à le circonscrire. Un corps, mon corps — territoire en friche, inconnue singularisée par un nom, fouillis de souvenirs, de faits, de sensations: comment rendre compte de ces multiples strates, et dresser une carte qui permette son appropriation?

Pour le solo Mélodrame, elle avait ainsi mené une série d’entretiens avec une de ses homonymes rencontrée en Hongrie. Avec «Eszter Salamon 1949», elle en propose une déclinaison élargie, investissant cette fois l’espace et le temps spécifique du lieu d’exposition. Pendant quatre semaines, six heures par jour, le Jeu de Paume résonnera de voix et d’échos de cette vie diffractée, amplifiée, mise en abyme. Rejouant les mots échangés entre une Eszter Salamon et une autre, des actrices incarneront ces bribes subjectives — où le hasard d’un nom rencontre des événements historiques et des anecdotes.

Comment un matériau biographique peut-il remplir et subvertir un lieu de conservation? Quel miroir nous tendent ces figures au statut indécis? Enregistrant l’écart entre un corps et une parole, décalant les rapports d’identification, «Eszter Salamon 1949» introduit un trouble sur la nature même du «moi» et de l’empathie que génère son exposition. Une opération de transformation, partant du plus infime de l’expérience individuelle, pour en faire «un fragment anonyme infini, un devenir toujours contemporain». (Gilles Deleuze)

Eszter Salamon est chorégraphe et performeuse. Depuis 2001, elle crée des solos et des pièces de groupe. Son travail est régulièrement présenté dans le monde entier et elle est aussi fréquemment invitée à intervenir dans des musées. Eszter Salamon utilise la chorégraphie comme une pratique étendue, comprise comme une machine à manœuvrer entre différents médias: vidéo, son, musique, texte, voix, mouvement et actions corporelles.

Dans ses premières Å“uvres, l’activation de l’expérience cognitive interroge la perception visuelle, la sensation et la kinesthésie. Depuis 2005, son intérêt pour le documentaire et l’autobiographie féminine ont abouti à une multiplicité de formats, tels qu’une conférence dansée, une vidéochorégraphie ou un monodrame. Ses recherches sur la spéculation et la fiction l’ont amenée à créer Tales of the Bodiless, un opéra futuriste sans interprète, qui imaginait les modes d’existence possibles après la disparition des humains. Dernièrement, Eszter Salamon a commencé une série de pièces explorant à la fois la notion de monument et la pratique d’une réécriture de l’Histoire.

Vernissage
Mardi 14 octobre 2014

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