DANSE | SPECTACLE

Mon corps palimpseste

25 Nov - 25 Nov 2017

Spectacle de danse contemporaine articulé autour de la mémoire, Mon corps palimpseste, du chorégraphe Éric Oberdorff, explore les traces inscrites dans les corps. Au fil des rencontre et des lieux traversés, chacun fait l’expérience de la dé-formation par le vécu. Comme un parchemin écrit, gratté, réécrit, le corps acquière des réflexes. Au son des slides de guitare, les danseurs de la Compagnie Humaine tissent et détissent les mouvements, les grattent jusqu'à l'os. Pour mieux les emmener, ailleurs.

Avec le spectacle Mon corps palimpseste, le chorégraphe Éric Oberdorff clôt un cycle entamé en 2013 : ‘TRACES’. Soit tout un travail de création autour de la mémoire, des souvenirs, de leurs empreintes sur les corps et leurs impacts sur les parcours singuliers. Vélin gratté, pour pouvoir de nouveau être utilisé comme parchemin, un palimpseste, c’est un cuir qui ne cesse d’être réécrit. Une peau qui porte trace de tous les récits antérieurs, des biffures et ratures, des grattages et réécritures. Avec Mon corps palimpseste, la Compagnie Humaine scrute les corps et leurs cicatrices, leurs mémoires inscrites à fleur de peau. Mémoire des lieux traversés, des rencontres gravées.

Mon corps palimpseste, une chorégraphie d’Éric Oberdorff, par la Compagnie Humaine

Chorégraphie pour trois interprètes (Cécile Robin Prévallée, Luc Bénard, Anthony Rouchier), Mon corps palimpseste ausculte le mouvement. À la lisière entre conscient et inconscient, les danseurs vont chercher ce qui, dans le geste, trahit, ou dévoile la mémoire. Ils accueillent des mouvements qu’ils grattent et éliment, jusqu’à n’en conserver que l’essentiel. Une réduction à la structure la plus élémentaire possible, avant que n’intervienne le processus de répétition. Le temps, la musique, s’emparent de la mémoire, faisant de ces mouvements-souvenirs, des motifs à répétition. Et en amont de ce phénomène de perpétuelle réinscription : Mon corps palimpseste vient ralentir le processus.

Traces, mémoires corporelles et réflexes : la danse comme processus de grattage et redéfinition

La mémoire des corps passe aussi par la violence, agréable ou non. Avec ces rencontres intenses qui laissent derrière elles toute une vie à se répéter un enchainement. Jouant des accélérations et ralentissements, le spectacle d’Éric Oberdorff attrape ces moments fulgurants pour mieux les scruter. L’ébauche d’une gifle « qui part toute seule » (pour ainsi dire), répétée jusqu’à devenir bras secourable. La création d’un vocabulaire du corps, par le grattage des réflexes. Sur une musique envoûtante, toute en slides de guitare électrique, se déroule une étrange traversée du désert : celui de la solitude des corps face à leurs propres réflexes. Et avec le compositeur et musicien Anthony Rouchier (aka A.P.P.A.R.T), dont la présence sur scène endosse presque un rôle chamanique ou maïeutique (d’aide à l’accouchement), Mon corps palimpseste tisse et desserre liens et cordons. Pour un spectacle qui accompagne ainsi danseurs et spectateurs dans un processus, partagé, de réécriture mémorielle.

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