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Eric Nehr

04 Nov - 23 Déc 2006
Vernissage le 04 Nov 2006

La nouvelle exposition d’Eric Nehr propose ici une approche nettement plus conceptuelle du portrait, où la figure, le corps photographié n’est pas montré comme sujet psychologique ou esthétique, mais comme support incarné de l’abstraction, voire du monochrome.

Communiqué de presse
Eric Nehr
Eric Nehr

Les figures découpent un fond, les yeux tournés là où la surface ne se plie pas, tournés plus loin que le cadre, ou plus à l’intérieur. Des portraits. De gens croisés ou cherchés. Ce qui reste d’un corps, de l’empreinte d’un visage, sans le posséder, l’étendre à la lumière.

Un visage intériorisé, hors de l’archétype, dont on ne sait pourtant que le prénom, qu’un fond coloré puise, révélé par une lumière qui chercherait à sécréter de l’absolu, comme une œuvre minimaliste de James Turell, ou un des carrés blancs de Malevitch.

Une présence qui se révèle et se dérobe à la fois, au moment où elle se donne; faisant résonner la disparition impliquée par l’acte photographique.
Présence support d’un mystère presque divin, à travers le visage d’une vieille dame dont il ne reste que les lignes, empreinte graphique dans la blancheur de son fond, ou, une peau mate d’enfant devenant brillante comme un soleil noir. Apparition fantomatique d’un homme presque transparent, spectrale sculpture gelée, au regard qui semble à la fois ouvert et fermé.
Le corps est utilisé ici, comme pourrait l’expliquer Robert Bresson, en un «instrument de précision», témoin d’une lumière passée de la neutralité à l’imperceptible mouvement, se révélant matière de chair, de couleur et de silence.

Peaux extrêmement blanches ou extrêmement noires, nuques inclinées, plissures, le regard ailleurs ou dedans, jamais le corps ou le visage ne sont là pour séduire ou raconter. Ils se tiennent, dans leur nudité, comme une pierre ou un ciel dans son mystère muet, au contact de la lumière.
Ce sont des couleurs saisies, comme celles d’un peintre, des carnations, de ce que donne un œil, de ce qui forme un tissu non opaque, recouvrant âme, ténèbres ou cellules.
Dans leur ensemble, dans leur communauté abstraite, les portraits d’Eric Nehr donnent à voir, plus qu’une simple exposition de photographies, une mise en espace où les présences se répondent du noir total à l’aveuglement.

Félicia Atkinson

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Pierre-Yves Bronsart sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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