ART | EXPO

Equivalences

10 Mar - 20 Avr 2012
Vernissage le 10 Mar 2012

Les dispositifs de Claire Fontaine se proposent de reprendre les travaux d’autres artistes. Ici, «Equivalences» détourne des sculptures composées de briques et de livres, pour former un grand puzzle visuel. Ce dispositif vise ainsi à interroger et à critiquer les modes de diffusion des ouvrages que distribue notre société de consommation.

Claire Fontaine
Equivalences

«Equivalences» est une œuvre qui a été initiée en 2007. Il s’agit de huit sculptures reprenant la forme et la disposition des huit Equivalents présentés par Carl Andre en 1966 à la galerie Tibor de Nagy à New York. Chacun d’entre eux est composé de 120 briques réfractaires, et de reproductions sur papier photographique de couvertures de 120 essais Folio, dont la taille du dos a été modifiée en fonction de l’épaisseur des briques.

Chaque sculpture est composée des mêmes 120 reproductions de ces mêmes ouvrages fixés sur briques. Les ouvrages ont été choisis pour l’intérêt subjectif et objectif qu’ils présentent pour Claire Fontaine, ainsi que pour la potentialité de leurs titres à s’associer entre eux, et avec les reproductions d’œuvres d’art de leurs couvertures.

Les huit équivalents de Claire Fontaine sont des sculptures qui se placent délibérément au carrefour problématique du minimalisme et de l’art conceptuel. Le geste muet de Carl Andre auquel ils se référent, paraît en quelque sorte sous-titré ou oblitéré par l’introduction d’éléments textuels et visuels. Les équivalents fonctionnent alors comme des puzzles visuels, où les images des couvertures des éditions Folio essais composent des rapprochements entre elles et avec les titres.

Les sculptures soulignent la perception extérieure qu’on peut avoir des essais décisifs de notre culture, une fois qu’ils ont été rendu économiquement accessibles pour le grand publique, tout en gardant la difficulté de leur assimilation intellectuelle parfaitement intacte. L’échec de la «popularisation» de la culture est directement relié ici à la métamorphose perceptive des nouvelles générations, à la montée des technologies électroniques et de l’image mouvement en tant que sources fondamentales d’information sur le monde contemporain.

L’aspect low-tech du volume se place en position de conflit ouvert avec le procédé sophistiqué de reproduction technique employé dans sa fabrication et avec les réglementations du copyright que cette action contrarie. Les tableaux et les œuvres qui décorent, parfois sans raison compréhensible, les couvertures des livres utilisés, se trouvent reproduits «au carré», pour ainsi dire, dans le contexte de la sculpture.

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