ÉCHOS
12 Juin 2014

Ensba, le bras de fer continue entre Nicolas Bourriaud et les étudiants

PMarie-Jeanne Caprasse
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A l’Ensba, la fronde s’organise contre le directeur de l’établissement, Nicolas Bourriaud. Les étudiants lui reprochent son absence de projet pour l’école. Ils veulent remettre la pédagogie au centre de l’institution et créer une concertation sur ses enjeux. Le 26 mai dernier, ils ont écrit à la ministre de la culture, Aurélie Filippetti.

Lundi 26 mai, quatorze professeurs (sur vingt) et des étudiants élus des conseils d’administration et pédagogique de l’Ensba ont écrit à la ministre de la culture, Aurélie Filippetti. Ils remettent en cause le préalable de Nicolas Bourriaud, tel qu’il l’a exprimé le 20 mai en conseil pédagogique, demandant les départs de Frédéric Jousset, président du conseil d’administration, de Gaïta Leboissetier, directrice des études, et de Thierry Jopeck, directeur général. Pour les signataires de la pétition, si cette demande aboutissait, le fonctionnement pédagogique et administratif de leur école serait gravement mis en péril.

Cette pétition fait suite à de nombreux désaccords entre les étudiants et leur directeur. Dernier exemple en date, la décision unilatérale du directeur de faire participer l’école à Choices, un week-end organisé par trente-cinq galeries et auquel l’Ensba participait en exposant un artiste de chacune des galeries. Ce faisant, c’est le marché de l’art qui pénètre au sein de l’établissement. Opposés à cela, le 23 mai dernier, certains étudiants avaient manifesté en accrochant des banderoles sur la façade de l’école le soir du lancement de l’opération Choices. Y était écrit: l’«Ecole des Beaux-Arts est une école, est une école, est une école publique». «Une entreprise, un centre d’art, une marque, un marché, une salle des fêtes » «Mais que fait le ministère?»

Claire Tenu, étudiante en doctorat explique: «On n’est pas contre le fait d’organiser une manifestation avec des galeries. Ce qui a choqué, c’est le fait accompli. Toute l’école l’a appris par la presse, au lendemain d’un conseil d’administration où il n’en avait pas été question. Le problème dure depuis huit ans. Il y a une mobilisation étudiante avec des groupes de travail. On a cherché à construire un dialogue pour penser un projet d’école. Et on a reçu le projet du directeur lundi 26 mai. C’est une liste, mais pas un projet avec des orientations, avec une vision. On veut remettre la pédagogie au centre de l’école, créer une concertation sur les enjeux.»

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