ART | EXPO

En rythme

06 Déc - 15 Mai 2011
Vernissage le 06 Déc 2010

Quel que soit le médium retenu, les artistes d'"En rythme" revendiquent par le geste une nécessaire inscription dans notre époque. Le temps de l’exposition, leurs oeuvres vont scander l’espace et donner un tempo aux utilisateurs du Centre hospitalier aussi bien qu’aux visiteurs.

Communiqué de presse
Shigeo Fukuda, Yang Jie-Chang, Gilles Mahé, Pierre Picot, Jean-François Maurige, Yves Picquet, Judit Reigl
En rythme

Après avoir accueilli une première exposition collective des oeuvres du Frac Bretagne, oeuvres une exposition monographique de l’artiste Claude Viallat, suivie d’une exposition de Gabriele Di Matteo, puis de Jean-Philippe Lemée, le Centre hospitalier de Cornouaille reçoit cette fois des artistes travaillant tous sur l’idée de geste et de répétition.

Dans la grande galerie, quatre d’entre eux utilisent des draps, des toiles ou des bandes de gaze – matériaux familiers pour qui fréquente un centre hospitalier– pour affirmer jour après jour leur rapport au monde.

Judit Reigl bâtit son oeuvre en une succession de périodes allant de l’onirisme à la figuration humaine ou à la peinture abstraite. Art de la fugue s’inscrit dans la suite des Déroulements, développée entre 1973 et 1985. Dans un corps à corps singulier, l’artiste longe, contourne la toile brute de grandes dimensions, l’effleure avec son pinceau, l’imprègne de sa «dés-écriture abstraite» et appréhende ainsi l’espace à peindre jusque dans ses trois dimensions.

Jean-François Maurige s’applique, tableau après tableau, à capter durée et lumière. Il travaille sur de la toile rouge, achetée au Marché Saint Pierre, qu’il agrafe au mur, faisant de cette couleur l’objet et le matériau principal de son oeuvre. Puis il recouvre cette toile rouge d’un blanc acrylique dilué, blanc identique à celui du mur, en un geste d’abolition du bord et des limites. Une fois cette surface obtenue, il pose la toile blanchie au sol et effectue un frottage sur une large zone verticale, à l’aide d’un morceau de peinture noire séchée. Noir grumeleux, traces d’aspérités, tels des repères immuables d’une toile à l’autre.

Les travaux de Yang Jie-Chang, entre tradition chinoise et pratique d’avant-garde, révèlent une identité culturelle extrêmement riche. Il utilise encre ou peinture, crée des installations ou des sculptures, jouant de la dialectique modernité-tradition et de la distance Orient-Occident. Knots est une oeuvre sur papier de très grand format, constituée d’encre mêlée à des jus végétaux, d’acrylique et de gaze. Yang Jie-chang dit se référer à la médecine pour l’emploi de gaze; le choix de la couleur noire relève de la volonté de situer son travail dans un espace spirituel et mental qui exclut toute référence symbolique ou narrative.

Yves Picquet utilise principalement deux techniques: la sérigraphie et la toile imprégnée de colorants. Chacune a ses contraintes auxquelles s’ajoutent les règles formelles spécifiques et temporaires qu’il se donne. Ses gestes, inlassablement répétés, aboutissent à des signes fluctuant entre apparitions et disparitions. Peinture n°7 appartient à une série intitulée Déclinaison, ensemble de 16 grandes toiles. Cette peinture est constituée de modules de tissus peints marouflés sur une toile libre, pliés ou dépliés, nés d’une empreinte et déclinés de façon identique dans la forme et les dimensions, en noir et blanc. Cette oeuvre est la déclinaison blanche d’un diptyque.

Dans la coursive, deux séries de travaux en noir et blanc se côtoient. Les portraits résultent d’une association entre les artistes Gilles Mahé et Pierre Picot. Gilles Mahé a toujours mis l’interactivité au coeur de sa production. Ainsi, alors qu’il est directeur de l’Ecole de dessin du bocage vitréen, il propose un programme pédagogique s’appuyant sur les travaux des élèves et définit un protocole de production d’images. Tous les travaux réalisés sont ensuite rassemblés puis sélectionnés afin de constituer une véritable collection. Parmi eux, figure un ensemble de portraits d’élèves réalisés à la bougie par Pierre Picot, invité à l’école en tant qu’artiste. L’ombre de chaque profil est ensuite reportée sur papier à la mine de plomb, au lavis et à l’encre de chine.

Shigeo Fukuda est très attaché aux images et objets contemporains. Ses dessins ou affiches révèlent une maîtrise particulière du trait dont les combinaisons subtiles jouent d’illusions d’optique et d’anamorphoses. Homme de grande culture, il use de références occidentales et asiatiques avec le souci d’associer impact immédiat et complexité de l’image.

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