DANSE | SPECTACLE

Pharenheit | Belles et bois

26 Jan - 26 Jan 2018

Qui ne connait pas par cœur le conte de La Belle au bois dormant ? Avec Belles et bois, la chorégraphe Emmanuelle Vo-Dinh propose, justement, un spectacle de danse contemporaine capable d'élargir les horizons du conte pour mieux le redécouvrir. Un spectacle jeune public, capable d'étonner les adultes.

Quand un enfant fait des cauchemars récurrents, il y a une méthode à lui enseigner : rejouer consciemment le rêve pour mieux en changer la fin. Et à l’inverse de l’exercice de style : ce sont des myriades de nouvelles possibilités narratives qui s’ouvrent. Avec Belles et bois, la chorégraphe Emmanuelle Vo-Dinh propose une pièce jeune public, entre danse contemporaine, théâtre et conte. Il y a La Belle au bois dormant de Charles Perrault, celle, un siècle plus tard, des Frères Grimm… Puis il y a aussi toutes celles du cinéma, du ballet classique, de la télévision. Pour Belles et bois, Emmanuelle Vo-Dinh et le compositeur David Monceau, embrassent et re-brassent le mythe. Quatre interprètes (Alexia Bigot, Cyril Geeroms, Camille Kerdellant, David Monceau) rejouent ainsi, très librement, quelques-unes des versions du conte. Ici, tout commence avec les Frères Grimm, pour mieux remonter à Charles Perrault, afin de bifurquer vers du nouveau.

Belles et bois d’Emmanuelle Vo-Dinh et David Monceau : un conte chorégraphique

Avec le spectacle Belles et Bois, Emmanuelle Vo-Dinh et David Monceau (musicien et danseur) livrent un spectacle simple et ludique. Un spectacle composé de huit réinventions de La Belle au bois dormant. Chacune d’entre elles vient à son tour contredire la précédente, la remettre en questions. Et là où le conte officie parfois comme une autoroute de la pensée, le spectacle Belles et bois distille de l’altérité. Dans la forêt des contes : les spectateurs, enfants ou adultes, sont invités à prendre la clef des champs, à réévaluer leurs attentes, leurs automatismes. À travers des interprètes qui se réveillent pour questionner ce qu’ils dansent et re-content. Les décors et costumes sont simples, loin de Disneyland et proches de l’imaginaire composé à partir de bouts de ficelle et morceaux de tulle. Pour un spectacle qui joue avec la faculté d’imagination et de bifurcation.

Quand la danse balaie le ballet : La Belle au bois dormant revisitée

Mais Belles et bois ne boude pas son plaisir et s’appuie aussi sur la fameuse musique du ballet de Piotr Illitch Tchaïkovski. Fameuse, car également reprise pour la première version animée de Walt Disney, au milieu du XXe siècle. Seulement dans cette pièce dansée, il y a des crapauds qui ne savent plus trop s’ils existent ou pas, des protagonistes qui s’interrogent sur la pertinence du message de leur histoire… À savoir notamment la version la plus connue (celle de Walt Disney), qui ne cesse d’être une version tronquée. Pour Charles Perrault, après le réveil de la belle princesse endormie, l’histoire se prolonge. Avec une belle-mère ogresse décidée à manger ses petits-enfants, par exemple. Ou avec une grenouille-oracle prédisant la grossesse de la princesse. Autant de variations ici réintégrées, pour mieux enclencher une pièce plus loufoque et ambivalente. Le tout formant un spectacle capable d’ouvrir des fenêtres sur l’imagination.

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