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ELLES x Paris Photo. Annegret Soltau

15 Nov - 20 Nov 2020
Vernissage le 15 Déc 2020

Déchirés, pulvérisés, puis recousus, les autoportraits d’Annegret Soltau reconstitue l’image d’une femme à travers les années passées et les blessures reçues. En quête d’identité et de guérison, son œuvre s’intéresse à la sphère privée des femmes, qu’elle revendique comme politique.

La foire internationale Paris-Photo, qui se tient habituellement au Grand Palais, s’est repliée cette année sur le site internet ellesxparisphoto.com, en se consacrant exclusivement aux femmes-photographes pour dénoncer leur constante sous-représentation dans le champ photographique. En 2019, un quart seulement des photographes présentés dans la foire étaient des femmes.
La commissaire Karolina Ziekinska-Lewandowska a choisi une trentaine de photographes-femmes, parmi elles, l’artiste allemande Annegret Soltau, figure incontournable de l’art expérimental et performatif des années 1970-1980.

Les photographies « surpiquées et cousues » d’Annegret Soltau

Annegret Soltau réalise des autoportraits à partir de fragments de plusieurs photographies, déchirées, assemblées puis cousues au fil noir. Elle reconstitue son visage à partir d’auto-portraits réalisés à différents âges de sa vie. Les traits de la fillette, de la jeune femme et de la vieille dame se mêlent ainsi dans un patchwork de diverses époques. Certaines de ses « photographies surpiquées et cousues » revêtent une dimension intergénérationnelle à l’échelle de sa famille. Elle entrelace son image avec celle de sa fille, de sa mère, de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère, et explore la croissance et le vieillissement du corps féminin, ainsi que la filiation maternelle.

L’œuvre féministe d’Annegret Soltau

Annegret Soltau a été fortement influencée par les mouvements féministes des années 1970 qui affirmaient que « la sphère privée est politique ». Le corps des femmes – et plus particulièrement son propre corps – occupe ainsi une place centrale dans son travail. De la jeunesse à la vieillesse, de la sexualité à la maternité, il apparaît dans tous ses états. Les traumatismes et les blessures que subit le corps féminin n’échappent pas à ses réflexions. L’usage du fil noir dans les portraits rappelle ainsi à la fois l’activité chirurgicale, qui referme les plaies, et l’activité traditionnellement féminine de la couture et du rapiècement. Une quête de la guérison et de l’identité traversent ainsi l’œuvre d’Annegret Soltau.

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