ART | EVENEMENT

Edition spéciale, La Montagne d’Aubervilliers

10 Sep - 22 Sep 2012
Vernissage le 10 Sep 2012

Dans le cadre du projet européen «Édition spéciale», consacré aux formes de la «publication performée», Rémy Héritier et Laurent Pichaud ont invité des artistes à former le comité éditorial d’une publication temporaire, sur une durée de treize jours. Ensemble, ils ont décidé de «performer» un journal.

Laurent Pichaud, Rémy Héritier
Edition spéciale, La Montagne d’Aubervilliers

Dans le cadre du projet européen «Édition spéciale», consacré aux formes de la «publication performée», les artistes chorégraphiques Rémy Héritier et Laurent Pichaud ont invité l’artiste visuel Mathieu Bouvier, l’artiste et écrivain Marcelline Delbecq, Anne Kerzerho, directrice pédagogique de l’école du Cndc d’Angers, le studio de design graphique officeabc et le photographe Gilles Saussier à former le comité éditorial d’une publication temporaire, sur une durée de 13 jours. Ensemble, ils ont décidé de «performer» un journal: non pas un journal de journalistes mais un journal de journaliers. L’actualité peut attendre. Un journal sans dépêches, mais le journal de treize journées consacrées à produire et à partager certaines pratiques de lecture, de description, de traduction, d’enquête, de spéculation.

Autant de pratiques performatives de l’information, de techniques d’élucidations, de mise en fiction du réel, bref, des manières d’agir sur le récit. Ils ont choisi d’appeler ce journal La Montagne d’Aubervilliers. «La Montagne» parce que la conférence se tient au sommet. Parce qu’on y porte les nouvelles à dos d’homme, que le pas est lent, l’ascension est longue et propice aux échanges. Parce que sous l’avalanche d’informations, il faut pouvoir remonter la pente. Parce que d’une vallée à l’autre, l’écho porte la voix. Et parce qu’Aubervilliers était autrefois appelé «la plaine des vertus».

«Tous les matins nous sommes informés des nouvelles du globe. Et pourtant nous sommes pauvres en histoires curieuses. La raison en est que nul événement ne nous atteint que tout imprégné déjà d’explications. En d’autres termes: dans les événements presque rien ne profite à la narration, presque tout profite à l’information. Car c’est le fait du conteur né que de débarrasser une histoire, lorsqu’il la raconte, de toute explication.»
Walter Benjamin, Le Conteur (Der Erzähler), 1936.

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