PHOTO | CONFERENCE - EXPO

Eco, Vasco Araújo

21 Oct - 04 Jan 2009
Vernissage le 21 Oct 2008

Dans la nouvelle vidéo de Vasco Araújo, six personnages sont réunis autour d’une table et nous renvoient en miroir notre propre image. Un espace de confrontation se dessine, où s’expriment les craintes individuelles concernant la vie et la destinée.

Vasco Araújo
Eco

Vasco Araújo interroge les codes et les dispositifs humains, passant de l’artifice au spectaculaire, dans des mises en scène où ses œuvres (vidéo, photos, objets) convoquent de manière à la fois subtile et outrée les jeux de l’amour et de la mort.

Le premier satellite de la saison pourrait être la métaphore d’un phénomène associé à la réflexion du son, en vertu duquel l’onde d’un signal sonore est réverbérée après l’extinction de ce dernier, faisant entendre à nouveau le son capté une première fois.

Et pourtant « Eco », la pièce proposée par l’artiste portugais Vasco Araújo à l’occasion de ce projet, délaisse les explications physiques du phénomène pour s’intéresser à la littérature, et au travers de celle-ci construire un imaginaire personnel où l’écho est bien un reflet, non pas du son, cette fois, mais de nous-mêmes.

Araújo va ainsi créer, à partir des Dialogues avec Leuco de Cesare Pavese (1947), un nouveau récit interprété par six personnages énigmatiques : une femme, un enfant, un jeune homme, deux hommes mûrs et un homme plus âgé.

Par une mise en scène rigoureuse, ces six personnages réunis autour d’une table n’en forment en vérité qu’un seul, qui nous renvoie aussi en miroir notre propre image ; un espace de confrontation se dessine ainsi où s’expriment les craintes individuelles concernant la vie et la destinée : « Alors toi tu sais déjà !? (sourire) Ton sort, la limite… ».

Comme dans les vingt-six dialogues de Pavese, le destin, la mémoire, la solitude, l’Autre, l’amour, le désamour et la mort sont au cœur de leurs conversations.

Samedi 25 octobre 2008 à 11h
« Le corps n’est pas ce que l’on croit »
Projection de l’œuvre de Vasco Araújo, Far de Donna, suivie d’une conférence de Pierre Bruno, psychanalyste,

J’ai choisi ce titre à cause du principe d’incertitude du sexe qui nous constitue, chacun, chacune, et qui traverse les œuvres de Vasco Araújo. Selon ce principe, un corps ne peut être ce que l’on croit, une forme se mouvant et se comportant dans l’espace, éventuellement visible dans un miroir ou chiffrée dans une formule chromosomique.

Le corps est pluriel. Composé « d’hétéronymes » comme le dit Vasco Araújo à propos du moi : la voix, le regard, le squelette, le corps d’avant (l’enfant), le corps d’après (le vieillard, le cadavre), le fœtus et ce désir-mystère d’avant l’embryon. Ce sont les éléments corporels d’un ensemble qui reste ouvert. Seul le temps, lui-même impensable, incarne cette non-substance du corps, en la tressant de cordes langagières, textes lus ou écrits.

L’œuvre de Vasco Araújo nous introduit à ce mi-lieu étrange, toujours poignant. Il culmine dans la pièce où le chant du fils naît de la mutité maternelle. « Far de donna », « loin de la femme », puisque la femme nous a créés pour ensuite disparaître en nous.

À l’auditorium Concorde, projection et conférence gratuites sur présentation du billet d’entrée, le samedi 25 octobre à 11h.

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