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Echo vapeur (warning d’amour)

12 Oct - 24 Nov 2007

Pour son exposition à Besançon, Joël Hubaut joue avec les correspondances et les coïncidences pour révéler l’inconscient de la ville, «le merveilleux du quotidien».

Communiqué de presse
Joël Hubaut
Echo vapeur (warning d’amour)

Depuis 1970, Joël Hubaut place l’épidémie au centre de sa réflexion sur l’art et la société. Il s’agit «d’un projet d’envahissement et de contamination» par la prolifération de signes dits «épidémik» et répétitifs qui prolifèrent dès lors dans toutes ses productions et envahissent tous les supports dont s’empare l’artiste qu’il s’agisse d’objets, de véhicules, de corps ou d’espaces.
Ce faisant l’artiste entend critiquer «un ordre moral fondé sur la manipulation des comportements et le contrôle des individus» : «on nous contamine, écrivait-il, on nous conditionne, on nous moule, je dois réagir aux inquisitions, aux uniformités et trouver mon propre vaccin pour faire éruption dans les rouages modélisés dominants (…) impossible pour moi de concevoir le saucissonnage et la spécialisation cloisonnée des médiums, des appareillages culturels balisés».

Ainsi, Joël hubaut sera et demeurera un artiste inclassable. Nourri tout à la fois par Rabelais, Fourrier, Brisset ou William Bourroughs…, Satie et la musique répétitive, Malévitch, Duchamp, Picabia, Beuys, Filliou,…ou les réflexions théoriques du groupe B.M.P.T, il développe une œuvre hybride et transversale (dessin, peinture, vidéo, musique, sculpture, performance, écriture, poésie visuelle et sonore, édition, organisations d’événements…) où sont mixées sans hiérarchie aucune toutes ces sources hétéroclites et des formes d’expressions mineures et populaires.

Il y a de la dérision et de la parodie dans le jeu de Joël Hubaut mais qu’on ne s’y méprenne: «la parodie, ainsi que la rappelle Arnaud Labelle-Rojoux, n’a rien de désinvolte. Elle est bouffonne, burlesque, tout ce que vous voudrez, mais elle n’est pas désinvolte. Elle prend les choses à coeur (…). Sauf qu’elle les exprime hors du sérieux apparent, avec vulgarité souvent, sans craindre la dégradation de son objet».
Et si Joël Hubaut se travestit volontiers en bouffon, c’est qu’il peut, par ce biais, mieux révéler la dimension tragique du monde. Il s’agit bel et bien d’une attitude morale. «Artiste de la démesure et du débordement absolu. (…)
Performer radical-infatiguable, jusqu’au boutiste de la fatal error, accumulateur frénétique et architecte du délire, Hubaut est un constructeur de situations paradoxales et d’événements hilarants, dionysiaques et jouissifs. Il fait le vide par le plein en riant de tout : il actionne et pulvérise les concepts et idéologies dans un va et vient absurde, rhyzomatique et orgiastique…»

Pour son exposition à Besançon, Joël Hubaut, comme à son habitude, fait feu de tout bois, joue des correspondances et des coïncidences. Il monte coupe et colle tout ce qu’il voit ou entend. Insatiable, il ingère tel gargantua, tout ce qu’il approche. Ici il établit d’improbables liens entre le marquis Claude-François de Jouffroy d’Abban (inventeur bisontin de la navigation à vapeur)
Fourrier et son Nouvel ordre amoureux, le critique Alain Jouffroy, le port fluvial de Besançon où sera prochainement installé le Frac, l’industrie automobile de la région, Marinetti ou Picabia et bien sûr le chanteur Claude François, … pour dévoiler/ révéler en quelque sorte l’inconscient de la ville, «le merveilleux du quotidien».
Il vogue allègrement d’une idée à l’autre, tisse des liens en jouant sur les mots comme le font les enfants qui ânonnent bout de ficelle/ selle de cheval…mais plus encore comme James Joyce ou les fous dont il reconnaît s’inspirer lorsqu’il utilise avec jubilation «les analogies, les enchaînements sémiotiques en boucle et toutes sortes de collisions textuelles et visuelles».

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