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D’un printemps l’autre

7 artistes praguois de la jeune scène de l’art contemporain tchèque. Relations à l’objet et à l’environnement, entre pop art et art conceptuel, utilisation des signes de la communication et de la consommation, et goût du paysage caractérisent cette nouvelle génération.

— Éditeurs : École d’Art Gérard Jacot, Belfort / Le 19 — Centre régional d’Art contemporain, Montbéliard
— Année : 2002
— Format : 24 x 16 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 48
— Langue : français
— ISBN : 2-910026-69-8
— Prix : 8 €

Présentation
par Philippe Cyroulnik

La jeune scène praguoise est le fruit complexe d’une tradition qui connut une mise à l’écart de notre champ de perception sous la chape de plomb du stalinisme. Celui-ci figea la vie tchèque pendant de longues années. Malgré cela, une tradition avant-gardiste issue des avant-gardes historiques (cubisme, constructivisme, surréalisme) allait revoir le jour tant à l’occasion du printemps de Prague que dans la semi-clandestinité que connut la création contemporaine sous le régime des hommes en chapeaux et manteaux gris qui envahirent l’espace public et privé après l’invasion soviétique.

Dans les fissures du régime se sont développées des zones d’où allaient émerger de nouvelles générations d’artistes avides de nouer des relations avec le monde et dont l’énergie surmonta les difficultés objectives qui étaient celles des artistes tchèques (faiblesse des institutions, marché quasi inexistant, méconnaissance totale de l’art actuel par le public, faiblesse du milieu critique et théorique de l’art, isolement des artistes et présence quasi inexistante sur la scène internationale, à l’exception de la diaspora des exilés). Ces conditions se sont largement améliorées depuis les changements intervenus dans la société tchèque avec l’ère Vaclav Havel quant bien même perdurent certains stigmates de la situation antérieure. Et si l’on veut bien prêter attention à ce qui se passe, on ne peut qu’être frappé par le dynamisme de cette scène.

Nous avons délibérément limité notre sélection afin de permettre une présence significative des œuvres. Nous avons ainsi exclu les artistes des générations des années soixante et soixante-dix, en particulier ceux qui ont investi des pratiques proches de l’art minimal et conceptuel, ou de la performance et de l’art corporel d’une importance très grande dans l’histoire récente de cette scène artistique.
Excepté Tomás Lahoda né en 1954, les artistes regroupés ici sont tous nés après 1960, voir pour les deux plus jeunes d’entre eux après 1972. Il s’agit donc essentiellement des protagonistes de l’art tchèque des années 1990-2000.
Nous avons bien conscience de ne présenter qu’une vue partielle et donc forcément incomplète et partiale. Mais il faut savoir choisir et choisir c’est nécessairement éliminer.

(Texte publié avec l’aimable autorisation de Philippe Cyroulnik)

Les artistes
Lukás Jasansky & Martin Polàk, nés en 1965 et 1966, vivent et travaillent à Prague.
Tomás Lahoda, né en 1954, vit et travaille à Prague et Copenhague.
Ján Mancuska, né en 1972, vit et travaille à Prague. Il est membre du groupe Bj depuis 1997.
Petr Nikl, né en 1960, vit et travaille à Prague.
Markéta Othová, née en 1968, vit et travaille à Prague.
Jan Serych, né en 1972, vit et travaille à Prague. Il est membre du groupe Bj depuis 1996.
Tomás Vanek, né en 1966, vit et travaille à Prague. Il est membre du groupe Bj.

L’auteur
Philippe Cyroulnik est critique d’art et commissaire d’exposition.