ART | EXPO

Du vent

15 Oct - 30 Déc 2011
Vernissage le 14 Oct 2011

Les oeuvres de Stéphane Thidet sont déstabilisantes de par leur rapport à l’espace, au temps et face à la situation improbable dans lequel se retouve l’objet manipulé. La fausse légèreté du titre, du vent, et des oeuvres ne trompent pas: le spectateur est emmené dans un jeu rappelant l’univers de l’enfance pour finalement en découvrir le côté sombre.

Stéphane Thidet
Du vent

Le FRAC Basse-Normandie accueille Stéphane Thidet dont les oeuvres puisent leur origine dans des éléments familiers ou identifiés : un bateau, un billard, une bibliothèque, des chaises et même des loups… Cependant, Stéphane Thidet n’en reste jamais à cette première lecture : «Cet état d’harmonie (…) est souvent remis en question dans mon travail: une tour foraine gise sur le sol, des confettis deviennent les cendres d’une fête, et un refuge est rongé de l’intérieur. La familiarité confortable des éléments se retrouve mêlée à une certaine angoisse, une fragilisation. Finalement, je crée des situations qui ne tiennent pas leur promesse.

Deux oeuvres vidéos réalisées au cours de l’année 2011 développent un univers ludique voué à la disparition. Je n’existe pas est un ensemble de huit vidéos dans lesquelles des ampoules allumées éclatent une à une, comme dans un stand de tir. Cet ensemble, assemblé en une guirlande de lumière, oscille avec légèreté entre le jour et la nuit, la vie et la mort, le scintillement et la pulsion destructrice.

Dans la vidéo Du vent, un château de sable s’érode petit à petit. Emblématique du plaisir des jeux de l’enfance et de leurs ratages, ce pâté de sable filmé disparaît inévitablement confronté à un souffle violent. Dans des tonalités similaires, une nouvelle production, série photographique, met en scène des explosions de poussière évoquant là encore un jeu qui affleure le danger du vide et du néant.

Deux nouvelles oeuvres de formes et d’échelles totalement opposées intègrent également cette tension. La première est un ensemble de petites sculptures alliant mines de critérium et gomme présentées dans des positions graphiques voué de par leur équilibre fragile à la disparition. A contrario, la deuxième oeuvre se déploie dans la totalité d’une salle. Sobre, lent, répétitif, un ballet mécanique de cordes forme un tas qui se fait et se défait à l’infini. Entre pesanteur et légèreté, l’installation souligne là une contradiction inhérente à l’oeuvre de Stéphane Thidet.

Les oeuvres de Stéphane Thidet sont déstabilisantes de par leur rapport à l’espace, au temps et face à la situation improbable dans lequel se retouve l’objet manipulé. La fausse légèreté du titre, du vent, et des oeuvres ne trompent pas: le spectateur est emmené dans un jeu rappelant l’univers de l’enfance pour finalement en découvrir le côté sombre.

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