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Du métier à l’oeuvre

13 Jan - 18 Avr 2010
Vernissage le 13 Jan 2010

L’exposition propose une sélection d’une centaine d’épreuves originales réalisées entre 1930 et 1966 à Paris et dans sa banlieue. Cette relecture tend à montrer comment Robert Doisneau est passé «du métier à l’oeuvre», avec une gravité insoupçonnée, en inscrivant sur la pellicule un monde dont il voulait prouver l’existence.

Communiqué de presse
Robert Doisneau
Du métier à l’oeuvre

«Toute ma vie je me suis amusé, je me suis fabriqué mon petit théâtre.» Comme tous les familiers de la rue, Doisneau a su fixer cette gravité rayonnante qui isole un être humain de la foule, ces moments de grâce qui rassemblent des passants dans «l’illusion d’un instant» comme dans une géométrie de rêve. Jean-François Chevrier

Longtemps Robert Doisneau a été perçu comme le chantre du pittoresque parisien. Illustrateur de génie, il a su comme personne saisir l’image agréable, l’anecdote inattendue: on a reconnu en lui le professionnalisme et la poésie simple de l’instantané. Mais l’oeuvre de Robert Doisneau est infiniment plus complexe.

L’exposition de la Fondation Cartier-Bresson propose une sélection d’une centaine d’épreuves originales, choisies en majorité parmi les trésors de son atelier et dans diverses collections publiques ou privées. Les images présentées ont été réalisées entre 1930 et 1966 à Paris et dans sa banlieue. Cette relecture tend à montrer comment Robert Doisneau est passé «du métier à l’oeuvre», avec une gravité insoupçonnée, en inscrivant sur la pellicule un monde dont il voulait prouver l’existence.

Le catalogue, publié en français par Steidl est accompagné d’une introduction d’Agnès Sire et d’une relecture mise à jour de l’étude que le critique d’art Jean-François Chevrier avait consacrée à Doisneau en 1983. Cet ouvrage présente un visage inédit du célèbre photographe qui prétendait photographier pour survivre ; l’oeuvre ainsi abordée prend un sens différent, par la sélection remarquable, exigeante et sensible qui est proposée. On percevra naturellement que c’est ce sentiment d’insuffisance de l’enregistrement photographique constitutif d’un art qui procède de l’émotion, qui, allié à un besoin de réalisme, fait la force des images de Doisneau.

Une grande complicité le liait à Henri Cartier-Bresson ; aussi enfantins l’un que l’autre dans leurs rires, ils ne manquaient cependant pas de se consulter sérieusement dès que le métier l’exigeait. «Notre amitié se perd dans la nuit des temps, écrivait HCB en 1995, nous n’aurons plus son rire plein de compassion, ni les réparties percutantes de drôlerie et de profondeur. Jamais de redite, chaque fois la surprise. Mais sa bonté profonde, l’amour des êtres et d’une vie modeste, est pour toujours dans son oeuvre». Ils n’avaient pas la même conception de la photographie, l’imparfait de l’objectif de Doisneau se conjuguant mal avec l’imaginaire d’après nature d’un Cartier-Bresson, plutôt adepte de la rigueur, influencé par la peinture et le dessin et hostile au recadrage. La revue Le Midi illustré, rapporte que lors des obsèques de «Robert Doisneau, Cartier-Bresson a jeté dans la tombe de son copain une moitié de pomme, puis a croqué l’autre dans un geste de communion profane», posture qui en dit long sur la fraternité simple des deux hommes.

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