ART | EXPO

Drunken Hot Girls

01 Déc - 19 Jan 2008

Les nouvelles toiles de Katherine Bernhardt, qui empreinte le titre de son exposition à une chanson du rappeur Kanye West, sont articulées autour de l’imagerie invoquée par le rythme et les paroles de ce morceau: il y est question d’ivresse, de danse et de plaisirs immédiats.

«Drunken Hot Girls» doit son titre à une chanson de Kanye West que Katherine Bernhardt avoue écouter en boucle dans son atelier. Inspirées, par celle-ci, plusieurs peintures figurent deux jeunes femmes amusantes, à l’habillement improbable et chamarré, semblant vouloir s’amuser jusqu’à ce que mort s’en suive. Il s’agit du top model Taylor et d’une certaine Cory Kennedy, auteure d’un blog très populaire et célèbre jet setteuse d’une quinzaine d’années. Pour Katherine Bernhardt, cette dernière incarne l’esprit même de l’exposition placée sous le signe des défilés haute couture et des soirées select, imprégnée d’une énergie typiquement new-yorkaise. Comme à l’accoutumée, l’artiste fouille ce milieu dont elle est une coqueluche à part entière à la recherche de nouvelles icônes pour symboliser les années 2000.

Si l’ivresse est quasiment une condition sine qua non de cet univers fascinant, elle porrait également désigner une manière de peindre. Cette sorte de “peinture en état d’ivresse” pourrait se traduire chez Katherine Bernhardt par un style précipité, sauvage, bâclé et débraillé, célébrant les salissures et les excès. La peinture paraît aussi farouche, aussi imprévisible que la personnalité des anti-héros représentés, devient plus abstraite et plus désordonnée avec le temps. D’autant plus que Katherine Bernhardt s’est prise d’affection pour une peinture d’un brun sombre dont elle badigeonne affectueusement ses toiles, procédé qu’elle compare à une vieille humiliation publique : enduire de goudron et recouvrir de plumes tricheurs, voleurs et autres délinquants. Emprunt d’un certain primitivisme, son style nerveux et ses vigoureux coups de pinceau donnent naissance à des toiles qui alternativement menacent et amusent un spectateur à la fois admiratif et écœuré. Mais une chose est sûre : Katherine Bernhardt s’amuse autant en peignant que ses protagonistes en faisant la fête.

Natalia Grigorieva

critique

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