ART | EXPO

Doudoune blanche contre doudoune rouge

31 Jan - 15 Mar 2008
Vernissage le 31 Jan 2008

Au retour d’une résidence Villa Kujoyama au Japon, Pierre La Police s’est immergé dans l’inconscient collectif d’un XXIème siècle débutant sous les auspices d’un "désir de catastrophe-spectacle".

Pierre La Police
Doudoune blanche contre doudoune rouge

Imaginons les canalisations du cerveau comme une vaste taupinière. Circuleraient, entrelacés dans les tunnels consacrés à la mémoire, des bribes de souvenirs cristallisant rêve et réalité.  Un peu partout sur les parois d’un même tunnel, tels des peintures rupestres, on trouverait ces souvenirs hétéroclites de films et séries TV réunis sous la même appellation de « SF pessimiste ». « La machine à voyager dans le temps », la guerre des mondes », « la planète des singes », la mémoire, vieille traîtresse, aurait un peu tout mélangé.  Ici et là s’entrechoqueraient des visions d’invasions planétaires, destructions urbaines et civilisations post-apocalyptiques, vaguement éclairées par la phosphorescence des pupilles Morlocks.

Des géants céphalopo-tripodes dirigeraient leurs rayons fluos au gré des hululements d’une sirène hypnotique pendant que, mordant la poussière de cette grotte antédiluvienne, deux super-héros aux visages prismatiques, vengeurs et bagarreurs, issus d’une série japonaise dont le titre nous échappe, s’affronteraient au nom d’on ne sait plus trop quoi.

Au retour du Japon – pays champion toutes catégories dans la tradition « destruction de maquettes de villes par des monstres nucléaires », Pierre La Police s’est immergé dans l’inconscient collectif d’un XXIème siècle débutant à l’aune d’un « désir de catastrophe-spectacle ». Introduit par une courte bande-dessinée, le climat de ces nouvelles productions s’éloigne peu à peu de la narration pour s’abandonner à la contemplation du désastre.
Livrés sous des aspects plus minimalistes, plus primitifs que jamais, le fond d’inquiétude caractéristique du créateur de Fongor et des jumeaux Thémistècle règne en maître dans ce tunnel cérébral. Pur et mystérieux, jouissif et consternant.

Julien Carreyn, janvier 2008

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