ART | EXPO

Doom: surface contrôle

11 Oct - 04 Jan 2015
Vernissage le 10 Oct 2014

Le principe qui sous-tend l’exposition est l’idée de molécularisation — ou d’atomisation — et de la pollution qui pénètre dans les écosystèmes propres à chacune des pratiques artistiques. L’espace central du Magasin sera partagé en différentes surfaces de travail offertes à chacun des artistes pour la réalisation in situ de pièces monumentales.

Mathis Altmann, Olga Balema, Max Brand, Aleksander Hardashnakov, Renaud Jerez, Veit Laurent Kurz, Jared Madere, Lucie Stahl
Doom: surface contrôle

Dans son exposition récente, la DRAF Fondation avait réuni quelques artistes dans une exposition titrée «Geographies of Contamination». La notion de contamination qui peut être étendue jusqu’à l’idée même de pollution est certainement la plus adaptée à des pratiques émergentes que Alex Scrimgeour décrit comme telles: «L’exposition aussi bien que les œuvres sont tout autant contaminées par leur enchevêtrement avec des imagesmondes, des affects, des matériaux, des processus, des dispositifs et des discours que par le site même des opérations artistiques qui sont devenues, elles, poreuses, perméables et hybrides».

Ces mêmes pratiques sont également rapportées à une méta-matérialité qui serait le fruit de la créativité d’une génération soumise aux lieux communs d’une société numérique qui aurait altéré voire modifié les notions mêmes d’espace et de temps sous les effets des révolutions technologiques les plus récentes. «Si l’image est devenue information (sans racines et multipliable), sa surface visible n’est devenue qu’une interface, un espace d’échange. En technologie consumériste surface est «clean» mais un écran plat Haute Définition ne reste qu’une mécanique déceptive. L’œuvre d’art devient un moyen de “niquer” cette surface de données monétisantes, congelées dans sa matérialité spécifique.» (Alex Scrimgeour).

Si les outils digitaux et numériques sont bien employés, ils le sont librement, comme les outils banalisés du temps. L’état d’ambiguïté des positions qui nourrit cette polysémie critique, et les contradictions qu’elle fait apparaître sont bien de l’ordre du projet, et des cadres de ses pratiques qui se rejouent en tant que telles, pour devenir indéfinissables et ainsi marquer leur résistance à la logique réductrice du marché plus qu’à la marchandisation qui le porte.

L’intention initiale, qu’elle parte d’idées ou qu’elle parte de formes, est celle de la production de formes radicales avec des modalités et des outils conceptuels dans la sphère de la représentation, et pour certains, de la figuration. Mais la logique globale qui prévaut à la conception et à la mise en œuvre de l’entreprise est polluée par les périphéries, les manipulations et les détournements qu’elles suscitent.

L’organisation du travail est pensée comme l’organisation du monde, un monde lui-même rendu peu lisible parce composite conséquemment à une pollution, un parasitage qui est tout autant extérieur qu’intrinsèque, constitutif des troubles et des ambiguïtés de son analyse (industriel, urbain, froid, brut, voire sale et sombre) et ce dans une liberté de travail qui pourrait les conduire, s’ils le souhaitent, à collaborer.

Le projet d’exposition est localisé dans l’espace central sous verrière du Magasin et qui développe près de cent mètres linéaires de parois sous plus de vingt mètres de hauteur. Conçu avec Renaud Jerez, il rassemble quelques-uns des artistes emblématiques de cette génération, tels que: Mathis Altmann, Jared Madere, Aleksander Hardashnakov, Veit Laurent Kurz, Olga Balema, Lucie Stahl et Max Brand. Les parois de cet espace seront partagées en autant de surfaces de travail offertes à chacun des artistes pour la réalisation sur place de pièces monumentales en possible réaction à l’espace et à ses dimensions, au lieu et à son contexte.

Le principe qui sous-tend l’exposition est de rassembler différentes productions murales monumentales qui traitent de l’idée de molécularisation — ou d’atomisation — et de la pollution qui pénètre dans les écosystèmes propres à chacune des pratiques artistiques, et ainsi de présenter des œuvres ou des systèmes ésotériques congestionnés, encombrés, en proie à l’immédiateté et à l’évanouissement.

Vernissage
Vendredi 10 octobre 2014 à 18h

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