ART | EXPO

Dominique Blais

08 Fév - 15 Mar 2014
Vernissage le 08 Fév 2014

Un ensemble de pièces visuelles et sonores, explorant les territoires de l’infime, de l’entre-deux. Dominique Blais questionne le temps, cet espace informel fait d’événements, d’énergies, de mouvements, avec des réalisations qui se caractérisent par la simplicité, parfois minimaliste, des dispositifs et moyens mis en œuvre.

Dominique Blais
Dominique Blais

Depuis plusieurs années, Dominique Blais explore les potentiels de la lumière et du son dans des mises en espace qui investissent les territoires de l’infime, de l’entre-deux pour créer des atmosphères intimes, conditions propices aux projections mentales.

La question du temps et de la lumière, de l’imperceptible — tant sur le plan visuel que sonore —, de l’énergie, des flux y est mise en jeu. Le travail de l’artiste se caractérise par la simplicité, parfois minimaliste, des dispositifs et moyens mis en Å“uvre.

Si chaque exposition est le plus souvent l’occasion d’une intervention in situ, pour cette exposition il fait exception en choisissant de présenter un ensemble de pièces dites «domestiques» de par leur échelle et leur indépendance vis-à-vis du lieu. Ces œuvres partagent un questionnement en regard du temps, cet espace informel fait d’événements, d’énergies, de mouvements.

Dès le rez-de-chaussée, en introduction à l’exposition, le spectateur découvre la vidéo Light House, réalisée lors d’une récente résidence à Nida Art Colony en Lituanie, qui figure un phare. L’objet décontextualisé et dématérialisé par la couleur rouge saturée de l’image revêt une autre fonction; la cadence régulière du faisceau de lumière de sa lampe fonctionne ici comme instrument de mesure du temps.

Actuellement en résidence au CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) à Marseille, il y produit une série de pièces qu’il considère comme un statement dans sa collaboration avec le centre d’art. Sans titre (Les colonnes d’air) sont des sculptures de verre, sortes de bâton de pèlerin qui rappellent l’instrument essentiel du souffleur, la canne. «Comme dans le domaine musical et plus précisément celui des instruments à vent, la canne du souffleur devient une extension, un membre, un appendice». Emanation du souffle de l’homme et outil qui prolonge le mouvement du corps, ce bâton-canne se pose en élément fédérateur de la recherche de Dominique Blais autour de l’idée du temps au travers de phénomènes propres à la matière qui se transforme et au corps qui se déplace. Le déplacement, un bâton qui ponctue les espaces d’expositions ou qui accompagne d’autres Å“uvres, devient ainsi la métaphore de la pensée en tant qu’acte créatif.

L’œuvre Concrete Soundproof se compose d’une chaîne hi-fi et de deux parallélépipèdes gris posés à même le sol. Les deux blocs de béton, qui semblent être des ersatz de haut-parleurs — de par leur forme et leur disposition —, sont câblés à un lecteur cassette et un amplificateur. En réalité, ces formes sont des «négatifs» ou des empreintes intérieures de haut-parleurs.

Alors qu’une nouvelle lunaison vient de commencer le 31 janvier, Dominique Blais débute une correspondance quotidienne avec la galerie Xippas intitulée Phases of the Moon. Celle-ci, protocolaire, comprend systématiquement une carte tamponnée et signée à l’intérieur d’une enveloppe dont le timbre représente la phase de la lune correspondant à la date du voyage de la lettre, l’oblitération par les services postaux constituant l’activation de la pièce jour après jour.

Les Conducteurs (2007-2014) se compose de deux ampoules transparentes et scellées renfermant des débris de cuivre; mise en abyme et/ou résidu potentiel d’une installation in situ réalisée en 2007 au Dojo à Nice. L’œuvre initiale, Les Ondes, évoquait entre autres, au travers d’un réseau de câbles suspendus, l’activité du lieu qui abritait au sein du même espace une agence de communication et un lieu d’exposition.

Le diptyque Ten Hours Stories (Jan.15), photographies encadrées du levé et du couché de soleil du 15 janvier 2013 à Los Angeles fonctionnent comme des parenthèses qui s’ouvrent et se referment; un espace-temps elliptique, lieu de représentations mentales.
Une autre pièce, présentée dans un espace reclus de la galerie, est une émanation de ce processus. Deux caissons lumineux renfermant des images de levé et couché de soleil prises à Nida (Lituanie) s’illuminent une minute par jour, à l’heure précise correspondant à leurs prises de vue respectives.

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