ART | EXPO

Doing the same again

02 Mar - 06 Avr 2013
Vernissage le 02 Mar 2013

Les petits carrés en Mdf laqué (panneau de fibres de bois) de la série Pralinen ressemblent à des confiseries de luxe dans leur écrin. La série Intarsien évoque quant à elle les marqueteries de la Renaissance italienne, qui jouaient sur les contrastes de couleurs entre les différents bois de placage, afin de créer toutes sortes d’effets décoratifs.

Gerwald Rockenschaub
Doing the same again

Les motifs géométriques des sculptures de Gerwald Rockenschaub reflètent les procédés de modélisation 3D du logiciel Vectorworks, tout en faisant irrésistiblement penser aux maquettes d’architectures imaginaires des constructivistes russes. Les objets muraux reprennent certains pictogrammes de l’installation monumentale créée pour le Kunstmuseum Wolfsburg en 2011, mais en transposant les adhésifs dans un matériau plus pérenne. Ces œuvres en Mdf de 5 cm d’épaisseur soigneusement poncé, mélanges de géométrie hard-edge et de romantisme du fait-main, sont caractéristiques d’un artiste oscillant sans préjugé entre les cultures «savante» et populaire.

L’artiste autrichien Gerwald Rockenschaub (né en 1952) est associé depuis le début des années 1980 à la mouvance néo-géo qui emploie le vocabulaire plastique de l’avant-garde abstraite. Le néo-géo a instillé la symbolique consumériste du pop’art dans l’art minimal américain. Pour autant, les œuvres de Gerwald Rockenschaub ne sauraient se cantonner dans une catégorie de style. Ses animations Flash, ses Pralinen et ses Intarsien ancrés dans la tradition du tableau de chevalet, ses objets muraux, ses sculptures et ses installations se nourrissent autant des thèmes de la modernité que de notre culture quotidienne. Ils en extraient la quintessence par le biais de la simplification et la condensation radicales qui sont les deux fondements de la méthode de
Gerwald Rockenschaub.

Les tableaux de Gerwald Rockenschaub ont cessé de faire référence aux utopies sociales ou métaphysiques des pionniers de l’abstraction, pour s’approprier les codes du quotidien.

Gerwald Rockenschaub évite de particulariser le tableau en éliminant sciemment tout ce qui pourrait constituer l’individualité en peinture. Les configurations graphiques, les formes géométriques isolées et les aplats de couleur suggèrent un récit que le spectateur décrypte en faisant appel au répertoire d’images emmagasinées dans sa tête. L’idéal esthétique du Bauhaus, les cosmogonies abstraites de Kandinsky et le projet artistique du pop’art ont tous laissé une empreinte sur son art.

L’un des aspects les plus remarquables de sa démarche réside dans ses modes opératoires résolument modernes qui exploitent habilement les nouvelles technologies. Il est l’un des premiers artistes à avoir élaboré un langage plastique issu en grande partie de l’infographie. Gerwald Rockenschaub bénéficie en outre d’une solide expérience de DJ mondialement réputé sur la scène musicale techno. On en trouve les échos dans son esthétique alliant le sample et le mix, mais aussi dans le titre de son exposition de 2011 à la galerie Thaddaeus Ropac de Salzbourg, «If I ever had the chance again, I’d probably do the same», tiré de la chanson Never, Never du dubstepeur SBTRKT.

L’exposition actuelle s’inscrit dans le prolongement de la grande rétrospective Gerwald Rockenschaub au Kunstmuseum Wolfsburg (avril à septembre 2011), de la façade spectaculaire créée pour la Kunsthalle provisoire érigée sur la Schlossplatz de Berlin de décembre 2008 à août 2010, et de ses installations monumentales à la Documenta de Kassel en 2007.

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