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Dits n°4 : voyages

Revue bi-annuelle et thématique du musée des Arts contemporains de la communauté française de Belgique. Une approche transversale et didactique pour convier un large public aux joies de l’art contemporain à travers le thème des voyages. Une balade en compagnie d’artistes nomades et arpenteurs (Joost Conijn, Christoph Fink, Philippe Durand), d’historien de l’art (Aby Warburg)…

— Directeur de la publication : Laurent Busine
— Parution : printemps-été 2004
— Format : 17 x 24 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs
— Pages : 156
— Langue : français
— ISSN : 1378-3386
— ISBN : 2-930387-08-4
— Prix : 18 €

Éditorial
par Denis Gielen (p. 11)

Plus que les précédents, le thème de notre quatrième numéro se décline au pluriel : les voyages… C’est que ceux-ci recouvrent, de la peinture (Johan Muyle) à la photographie (Philippe Durand) en passant par la littérature (Blaise Cendrars), la vidéo (Els Opsomer) et même l’histoire de l’art, une multitude de modes dont un extrême serait, comme le remarque non sans malice Laurent Busine, le voyage en chambre. Ces chercheurs que Hans Maria de Wolf évoque dans un entretien consacré au nomadisme, autant physique que mental, de Marcel Duchamp appartiennent à cette catégorie de voyageurs pour lesquelles le premier véhicule est l’imagination.

Mais que les amateurs d’expéditions se rassurent, de voyages réellement éprouvés il sera aussi question ; comme celui presque initiatique d’Aby Warburg, ce grand historien d’art allemand qui partit au début du XXe siècle à la rencontre des Indiens hopis du Mexique, à la recherche des arguments de son histoire de l’art «fantomatique». Et puis il y a ceux dont les artistes ont fait des œuvres à part entière : les longues marches de Richard Long, associées à la fin des années 1960 au Land Art américain, les traversées héroï;ques et «pataphysiciennes» du jeune néerlandais Joost Conijn, auteur d’une voiture en bois fonctionnant au charbon avec laquelle il traversa notamment l’ex-Yougoslavie, ou encore, les petits déplacements quotidiens, en vélo par exemple, que Christoph Fink enregistre méticuleusement dans ses carnets de route.

Enfin, au moment même où le centenaire de la mort de Paul Gauguin vient de nous rappeler les pouvoirs séducteurs de l’exotisme sur les premiers modernes, Dits ne pouvait ignorer le voyage comme source d’inspiration pour les artistes occidentaux.

(Texte publié avec l’aimable autorisation de Denis Gielen)