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Didier Trenet

02 Avr - 21 Mai 2005
Vernissage le 02 Avr 2005

Ses cahiers d’école, comprenant drapés, objets, textes et listes, lui permettent d’expérimenter le rapport entre les mots et les choses, entre les mots et les images, s’agissant du texte réintroduit comme dessin. Des œuvres tendues entre élégance visuelle et trivialité du langage.

Communiqué de presse
Didier Trenet
Didier Trenet

P. Coubetergues – Qu’est-ce que vous faites dans la vie ?
D. Trenet – Je suis homme au foyer et je dessine.

Vous dessinez beaucoup ?
Non, en réalité assez peu.

Vous ne faites pas que du dessin ?
Du dessin sur papier ou en volume.

Comment fait-on un dessin en volume ?
Avec du fil de fer, du tuyau ou du tissu, qui entrent en scène surtout au moment des expositions.

Sinon vous dessinez plutôt sur des cahiers d’écolier ?
Non, pas seulement. Au début, oui. C’était un support d’expérimentation s’agissant des rapports entre les mots et les choses, entre les mots et les images, s’agissant du texte réintroduit comme dessin.

Vous écrivez aussi ?
Disons oui.

Vous jouez avec les mots ?
Je m’en sers : ça peut être des aphorismes, des commentaires, ou plus simplement des mots associés à un motif, un projet, un dessin.

En résumé vous associez des images et des mots sur des cahiers d’écolier ?
Les cahiers font plutôt office d’enregistrement. Par ailleurs ce ne sont pas exactement des images. Je considère le dessin moins comme une image que comme un morceau d’abstraction.

Les images ne sont pas des abstractions, vous croyez ?
De moins en moins.

Quels sont les autres supports de votre dessin ?
Les supports classiques comme la technique des trois crayons Рsanguine, pierre noire et craie blanche Рsur papier cr̬me.

Quel rôle a la référence dans votre travail ?
Le premier rôle. J’admets aujourd’hui comme une évidence que l’œuvre est une fenêtre ouverte sur l’histoire ; je fais référence ici à l’ouvrage de Gérard Wajcman intitulé Fenêtre, chroniques du regard et de l’intime paru récemment chez Verdier. Mais il n’y a pas de nostalgie. Je suis amateur. Je me délecte.

Et de l’école avez-vous la nostalgie ?
Au contraire. Les cahiers d’écolier sont apparus à un moment de rupture. Je désirais faire une synthèse et prendre mes distances avec ce qui relève du concept.

En même temps ce support a imposé son style ?
C’est ce qui s’est avéré intéressant. Ce côté décalé, désuet.

Votre travail est souvent perçu sous l’angle rhétorique. Qu’en pensez-vous ?
La figure de rhétorique dans mon travail est de l’ordre du circonstanciel voire de l’accidentel. Ma façon de travailler est plutôt empirique.

Le hasard intervient-il dans votre pratique ?
Les motifs peuvent apparaître par hasard mais ils ne sont jamais choisis au hasard.

Est-ce qu’il vous arrive d’arracher des pages à votre cahier ?
Rarement. Le cahier est déjà l’occasion d’une mise au propre qui fait suite à un premier état préparatoire.

Pourtant, vos cahiers conservent des traces de ratures ?
Ce sont des ratures au propre.

Votre cahier est-il un cahier-journal ?
Non. Mon travail n’est pas un travail journalier et je peux travailler sur plusieurs cahiers à la fois.

Quel est le statut du décoratif dans votre travail ?
Il s’agit plutôt de l’ornemental. L’ornement peut devenir le contraire du décoratif. Le décoratif est pensé dans son ensemble, l’ornement se rajoute, il prolifère.

Y a-t-il toujours quelque chose de caché dans votre dessin ?
C’est probable. Mais il n’y a pas d’intention de double fond, de double sens.

Peut-on dire que vos dessins sont parfois érotiques ?
S’il y avait un effort là dedans, ce serait de ne pas éluder la question du désir.

Jouez-vous les ingénus ?
J’apprécie la référence au Candide de Voltaire. L’artiste chez moi est plus dans la position du candide que dans celle du docteur.

Qu’en est-il du travestissement dans votre travail ?
L’ensemble de mon travail procède d’un style, lui-même travesti. Un faux-style. Ca gagne aussi les objets que je dessine.

Vous dessinez souvent les mêmes objets.
En plus d’être peu élaborés, ils constituent un vocabulaire restreint. Ils ne sont pas en rapport direct avec l’actualité. Ce sont des objets en retrait.

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