DESIGN | EXPO

Didier Fiuza Faustino. My Crafts

20 Oct - 17 Déc 2016
Vernissage le 20 Oct 2016

Didier Fiúza Faustino expose pour la troisième fois à la galerie Michel Rein de Paris. « My Crafts » présente dix pièces – dix chaises – réalisées au cours de ces seize dernières années, qui nous invitent à s’interroger tout à la fois sur notre rapport au corps et à l’espace.

Après avoir accueilli « We can’t go home again » (2013) et « The Wild Things » (2011), Michel Rein présente l’exposition « My Crafts » dans laquelle l’architecte et artiste français Didier Fiúza Faustino poursuit inlassablement, hors de toute classification disciplinaire, son travail d’interrogation sur le corps, véritable prisme au travers duquel il questionne notre rapport à l’espace.

Comment habitons-nous notre monde ?

L’ensemble du travail de Didier Faustino, qu’il soit architectural ou artistique, se caractérise par une frappante diversité des approches et des représentations de la réalité, qui se veulent autant d’expériences vécues des rapports à la fois intimes et complexes du corps et de l’espace. Projets d’habitats, vidéos, performances, installations, design sont, hors de tout conformisme, des moyens destinés, à favoriser une « instabilité visuelle et physique » de l’individu dans sa perception de l’espace. Faustino l’affirme : ce qui est premier n’est autre que le « dysfonctionnement comme vecteur de production de l’espace », la géométrie laissant place par là même à la sensibilité, et plus particulièrement à l’expérience sensible ; expérience que tout usager peut faire d’une chaise, par exemple. Il n’est donc pas étonnant que Faustino ne se soucie guère de l’ergonomie, par ailleurs si présente aujourd’hui dans nombre de nos activités quotidiennes, et puisse s’employer à prendre en défaut les catégories habituelles du design et des arts décoratifs.

Le corps instable

Car cette nouvelle exposition ne manque pas de confirmer une telle volonté de plonger le corps dans une instabilité propre à nous faire percevoir différemment le monde qui nous entoure.

Les chaises ici exposées apparaissent comme des étapes successives dans le parcours expérimental de Faustino qui tient à lier le design à la découverte, à l’imprévu, à la temporalité, ou encore au désir, et à l’ambiguïté. Ainsi, la première chaise de la série, au titre évocateur de Love me Tender (2001), est-elle faite d’acier, et plus particulièrement de fil barbelé et de tubes cintrés. Cette chaise d’acier, alors que le corps de l’usager y prend place, laisse dans le sol la trace de ses pieds. N’est-ce pas là faire une expérience inédite à l’opposé de l’impératif de confort et remettant en cause nos habitudes d’usagers de fauteuils, comme le suggère d’autres pièces telles Broken White Cube (2007) ou Hermaphrodite (2010) ?

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