ART | EXPO

Deshoras

20 Avr - 15 Juin 2013
Vernissage le 20 Avr 2013

Dans la lignée des travaux initiés lors de sa résidence à Dar Al-Ma'mún au Maroc, Yann Gerstberger présente une nouvelle série de tapisseries/peintures, cette fois-ci inspirées par les techniques traditionnelles mexicaines. A ces tapisseries s'ajoutent des sculptures s'accaparant les forces plastiques architecturales séculaires du torchis.

Yann Gerstberger
Deshoras

Dans la lignée des travaux initiés lors de sa résidence à Dar Al-Ma’mún au Maroc, Yann Gerstberger présente une nouvelle série de tapisseries/peintures, cette fois-ci inspirées par les techniques traditionnelles mexicaines.

La grana cochinilla est un parasite du nopal donnant une couleur variant du violet foncé au rose pâle utilisée dans l’art textile de la région de Oaxaca. L’artiste a combiné cette palette à celle de colorants chimiques pour teindre des morceaux de serpillières locales (trapeadores) utilisées comme autant de touches colorées pour réaliser des compositions monumentales d’inspiration multiculturelle.

En effet, voisinent dans le travail motifs vernaculaires berbères, divagations Gustoniennes et lexique personnel autant inspiré du graffiti que de la littérature, à l’image du «Deshoras» Cortazarien qui donne son titre à l’exposition.

«Deshoras» mot espagnol qui ne connaît pas de traduction française littérale, signifie en effet «à un moment inopportun», ou «heure indue». Ce terme peut être pris comme une métaphore de la prédilection de Yann Gerstberger pour la citation irrévérencieuse aux sous-cultures quelles qu’elles soient, du graffiti aux arts primitifs, qu’il injecte dans sa pratique pourtant résolument contemporaine, comme en témoigne son affinité formelle récurrente d’avec les mouvements de l’avant-garde, de Picabia à Matisse en passant par Hockney.

A ces tapisseries s’ajoutent des sculptures s’accaparant elles aussi les forces plastiques architecturales séculaires du torchis, mélange de paille, de boue et d’eau composant cette fois ci de petites structures anthropomorphiques où des masques traditionnels mexicains jouxtent objets locaux de grande consommation simplement choisis pour leur propriétés graphiques dans une sorte de carnaval joyeux et uncanny. Le tout restitue la somme d’expériences plastiques situées ancrant le travail tout autant dans l’espace de la galerie que dans la somme d’images aplanies par le monde des références internet.

Dorothée Dupuis

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