ART | EXPO

Déprogrammations numériques

25 Nov - 08 Jan 2005
Vernissage le 24 Nov 2004

Dessins et peintures numériques révélant un univers extravagant et foisonnant où prolifèrent écritures, chiffres, graphiques, symboles. Sans matière. Entre chaos sordide et organisation méthodique, lorsque le numérique se mêle au baroque.

 Communiqué de presse
Jean-Olivier Hucleux
Déprogrammations numériques

Les séries des Cimetières puis des Portraits, peints ou réalisés à la mine de plomb, ont très tôt valu à Jean-Olivier Hucleux, par la virtuosité technique de leur exécution et leur réalisme photographique, une notoriété internationale. Souvent assimilé à l’Hyperréalisme, pour autant, à l’instar de Marcel Duchamp, Jean-Olivier Hucleux a toujours préféré le mental au rétinien.

Au début des années 90, il se lance avec les Dessins de déprogrammation dans une aventure artistique, pour certains, absconse, voire ésotérique. «Déprogrammation, dit-il, c’est oublier tout ce que l’on a pu apprendre, d’une manière ou d’une autre. »

Les Dessins de déprogrammation sont empreints d’une liberté d’invention sans limite ni contrainte. Pourtant en dépit des apparences, ils font appel à la même rigueur et à la même discipline que celles exigées pour l’exécution des œuvres antérieures. Cette incroyable et pléthorique production de petits formats convoque également l’extraordinaire métier de cet artiste. Difficilement descriptibles, ils constituent un univers extravagant, fantastique et foisonnant, où prolifèrent séparément ou pêle-mêle, écritures inversées, chiffres, diagrammes, graphiques, cartographies, plans, symboles, chimères et bestiaires imaginaires, éléments architecturaux, formes minérales et organiques. La série des Squares, 1997-1999, est le point d’orgue des Dessins de déprogrammation. Ces dix neuf formats carrés de deux mètres par deux, peints sur l’envers beige non apprêté de la toile, semblent être la représentation d’un chaos sous jacent à l’organisation inconnue et cependant nécessaire à l’ordre des motifs des peintures précédentes.

Depuis 2001, à près de 80 ans, Jean-Olivier Hucleux poursuit ses recherches par ordinateur, avec la collaboration de son fils Jean-Louis. Plus curieux que jamais, il s’empare de ce médium à l’aune de son métier de peintre pour en explorer, avec toute l’audace de la jeunesse, l’infinie étendue de ses possibilités créatives. Il construit pixel par pixel les Déprogrammations numériques, comme naguère il peignait ou dessinait par cristallisation de touches ou de traits devenant oscillations. Si certaines de ses nouvelles expériences s’inscrivent dans la suite logique des Dessins de déprogrammation dont elles découlent, d’autres évoquent d’improbables portraits. D’autres encore, laissent entrevoir par des percées ménagées dans un magma originel, les tubulures d’étranges échafaudages ou d’engrenages titanesques. Imprimées sur du papier à dessin Vélin d’Arches, les Déprogrammations numériques produisent un trouble visuel par leur absence de matière qui, d’une certaine mesure, renvoie à leur processus virtuel d’élaboration.

Si les Déprogrammations numériques sont déconcertantes et fascinantes en bien des points, elles trouvent leur juste place dans l’implacable cohérence de l’œuvre, de la quête intellectuelle et spirituelle d’un artiste pour qui, une peinture est avant tout une manifestation, une épiphanie. Visionnaire et chercheur à la fois, Jean-Olivier Hucleux tente par ses multiples expériences, de rendre visible la complexité d’une réalité qui se dérobe, s’échappe, et dont inlassablement il n’a de cesse de faire advenir la présence. Se déprogrammer face à ses œuvres et plus particulièrement face aux Déprogrammations numériques, c’est aussi pour le spectateur, prendre le risque d’un regard neuf et débarrassé de tout ce qu’il sait.

Collaboration
Jean-Louis Hucleux

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