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Densité ± 0

Matérialisation du peu. Des installations, des performances, des photos et des vidéos qui se situent à la frontière de l’invisible, de l’impalpable, de l’inaudible, du minimal, etc., et qui nécessitent observation et concentration. Une esthétique conceptuelle du presque rien que l’expérience active du spectateur sauve de la banalité.

— Éditeur : École nationale supérieure des beaux-arts, Paris
— Année : 2004
— Format : 17 x 23 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Graphisme : Philippe Dabasse
— Pages : 150
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-84056-142-3
— Prix : 25 €

Densité ± 0
par Caroline Ferreira d’Oliveira et Mariane Lanavère (extrait, p. 11-12)

Les artistes présentés dans Densité ± 0 partagent les mêmes préoccupations pour des notions telles que le vide, l’immatériel, l’entropie, le minimal, l’éphémère ou le silence. Leurs positions esthétiques relèvent davantage du geste «infra-ordinaire» [Georges Perec, L’Infra-ordinaire, textes publiés ente 1973 et 1981, Paris, Le Seuil, 1989] que de la superproduction. Plus discret, leur art renoue avec des pratiques de la fin des années 1960, qui privilégiaient une certaine «logique de soustraction, la matérialité de l’objet d’art étant systématiquement réduite ou redéfinie», comme l’a noté Michael Newman dans son essai Rewriting Conceptuel Art [avec Jon Bird (éd.), London, Reaktion Books, 1999]. L’exposition «Densité ± 0» se situe dans cette «esthétique du retrait», et par là-même va à contre-courant des manifestations utilisant l’art comme spectacle au même titre que tout autre produit issu de l’industrie culturelle. Se plaçant ainsi moins dans une réception immédiate, les œuvres nécessitent plus de temps pour être appréciées pleinement et appellent à des qualités d’observation et de concentration particulières.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions de l’Ensba)