ART

[Décrochage] Halle Saint-Pierre : My Lost Vinyls de Michel Briat

08 Mar - 08 Mar 2005

Peintre malgré tout. Même s’il est aussi éditeur de revue, réalisateur de film, écrivain, il revendique le statut de peintre. Pour rester libre, pour ne pas chercher le retour sur investissement, pour ne pas répondre à la mode de l’installation gigantesque ou de l’œuvre numérique. Michel Briat s’attache à l’intemporel et conçoit une exposition tel un deuil. Ou comment perdre le son, le sens, sans perdre l’image.

Michel Briat : « My Lost Vinyls »
Halle Saint-Pierre

L’événement
Communiqué de presse (par Claude Mossbrugger)

Michel Briat est peintre. Pas un plasticien. Peintre. Bien qu’il ait fait les Beaux-Arts (à Paris, chez Alechinsky et Voss) organisé des performances, édité des revues quinquennales, tourné des films porno-graphiques, écrit des textes sous maints pseudonymes, il revendique ce statut qu’on a voulu faire passer pour désuet, celui de peintre, pintor, painter, Maler, et peut être encore plus fort, peintre de chevalet. À une époque, il a essayé de nous faire croire qu’il était peintre du dimanche. Briat est d’ailleurs fasciné par les salons provinciaux, les premiers prix de pastel sec, les aquarellistes bretons, les amicales d’artistes d’arrondissement et les CD-roms « J’apprends à peindre des paysages à l’huile ».

M.B. a compris depuis longtemps que la forte immobilisation en capital nécessitée par les nouvelles formes de l’art contemporain (installations vidéo, technologie à tous les étages, inondation de l’espace public) allait rogner la capacité d’invention des artistes, leur liberté, car le capital demande un éternel retour sur investissement.

L’homme fait donc de la peinture, malgré tout, malgré un contexte français plutôt hostile. Parfois, il se prend pour un sorcier blanc, blanc de Titane, de Meudon ou d’Espagne, pour survivre à ceux qui n’aiment plus la peinture.
Michel Briat peint son temps, verticalement, pour que les traces de l’art s’y déposent.
Parce que l’art se dresse au-dessus des pâquerettes. Les personnes se confrontent un jour ou l’autre à leurs statues, installées dans le télescopage spatio-temporel de l’éternel.

Son actuelle exposition « My Lost Vinyls » est subjective et picturale comme un autoportrait à l’oreille coupée. Un deuil pourtant lucide, presque indolore.
Ou comment perdre le son, le sens, sans perdre l’image.

Infos pratiques
> Lieu
Halle Saint-Pierre
2, rue Ronsard. Paris 18e
M° Anvers/Abbesses
> Horaires
de 18h30 à 21h
> Contact
T. 01 42 58 72 89
www.briat.net
www.hallesaintpierre.org

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