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In-Sight de Xavier Gary et Richard Tronson

26 Mar - 26 Mar 2005

Témoignages photographiques sur la convocation des apparences. Tronson reconstitue une théâtralité du quotidien dans des lieux-décors clos, tel un salon de maison bourgeoise ou l’ espace ouvert d’un parc. Pour une étrange histoire en suspens. Gary révèle l’incongruité des présences humaines dans la ville, oscillant entre luxe et misère, présences et disparitions. L’image comme illusoire vérité du visible.

Xavier Gary et Richard Tronson
In-Sight

«In-Sight» est la première exposition photographies de la galerie et propose à travers les œuvres de Richard Tronson et Xavier Gary un témoignage sur la convocation des apparences.

Richard Tronson

Richard Tronson reconstitue une théâtralité du quotidien dans des lieux-décors clos, chambre, bibliothèque, salon de maisons bourgeoises ou l’ espace ouvert d’un parc, d’une clairière.
S’il dépose des accessoires autour des personnages, ces «objets choisis» sont les indices d’une histoire en suspens. Le corps se fige en une posture, «sage comme une image», ou happé par «l’objet», au risque de s’y perdre. Décalages, vecteurs d’un humour certain.

Richard Tronson par Paul Ardenne

«L’imaginaire de Richard Richard Tronson, de prime abord, penche pour l’insolite, l’inexplicable, le bizarre. Tout en effet, ici, n’est pas dit, l’explication se présentant de manière ostensible comme déficitaire. Dès son renoncement, avec les années 90, à la peinture puis son passage à la photographie, Richard Tronson n’a ainsi de cesse de produire des images curieuses, qui étonnent…

… La caractéristique première des photographies récentes de Richard Tronson est à l’évidence la mise sur la sellette d’une scène. Dans chaque image, des personnages présents pour tenir un rôle, seuls parfois, en couple le plus souvent. La dimension théâtrale n’est jamais niée. Les modèles présents dans l’image, à l’évidence, ont pris la pose pour l’artiste… La construction délibérée d’un argument plastique qui repose sur une attitude bien précise des corps saisis dans l’image, attitude travaillée où l’on sent que rien n’a été laissé au hasard… Tout étant prêt en somme pour que le spectateur se demande avant tout autre chose: pourquoi ?

Ce «pourquoi ?» qui donne son assise à l’image, chez Tronson, considérons-le comme fondateur… L’artiste, à l’évidence, se défie de la signification ou, pour mieux dire, du sens que l’on serait tenté de mettre dans l’image… Ce qui est aberrant, en substance, ce n’est pas seulement le contenu des images, c’est aussi le sens définitif et gelé qu’on pourrait être tenté de leur conférer… … « Comme dans la poésie chinoise le thème récurrent de l’inadéquation est posé : la personne qu’il faut, mais au mauvais moment ou au bon moment mais au mauvais endroit… … Ces images mettent toutes en scène une contradiction interne… êtres somnambuliques arrachés à la logique des conduites ordinaires… Lieu repéré, actions non repérées. Homogénéité du cadre mais altérité du contenu. La contradiction, à dessein exploitée, l’est dans une optique consistant à jeter le trouble et à le faire savoir.

Xavier Gary

C’est par l’image animée que Xavier Gary a abordé la photographie. Réalisateur de documentaires et de fictions dans les années 80, il se munit, en dehors des tournages, d’un boîtier avec lequel il imagine enregistrer les photogrammes d’un film dont il lui faudrait, par la suite, retrouver les séquences manquantes. Eloignée d’une capture de l’instant décisif, cette pratique rêveuse lui permet d’introduire, dans l’image fixe, une temporalité plus vaste que le seul moment de la prise de vue, grâce à des notions dynamiques (séquences, montage, hors-champ…), issues de son expérience cinématographique.
Dans la série Journal urbain, 2003 – 2004, il révèle l’incongruité des présences humaines dans la ville, oscillant entre luxe et misère, présences, éclipses, proximités, disparitions, consensus ou accidents.

Xavier Gary par lui même

«La ville est un beau miroir : comme tout individu vivant, elle garde son intégrité physique sans cesser de se renouveler. Mais la métamorphose des façades, la valse des enseignes, empêchent aussi le souvenir de s’enraciner. Obligé à la confiance en sa capacité sismographique d’enregistrer ce qui, par elle, change en lui, le photographe inquiet dévisage jour après jour la cité, scrutant les augures de sa propre modification».

«Si j’avais quelque chose à dire avec mes images, j’arrêterais aussitôt : à quoi bon énoncer ce que l’on sait déjà ? Je photographie pour découvrir ce qui me manque, j’écoute les images sans les soumettre à la question. Il est délicat de saisir, a posteriori, le lien qui unit des photographies nées du hasard. Déclencher l’obturateur est un geste si tenu, si facile… Nul doute qu’il ne facilite les manifestations de l’inconscient, venant percuter la pellicule à la vitesse de la lumière ».
«J’entends dire que notre univers est saturé d’images, alors que je constate leur dangereuse raréfaction. Ce sont les masques qui pullulent, ces image-écrans qui dégradent l’existant en visible pour le limiter, lui faire rendre gorge de manière univoque. Alors qu’une image véritable donne à la réalité la possibilité de se présenter-à-nouveau pour être interrogée à loisir, dans sa complexité».

Biographies

Richard Tronson
Richard Tronson vit et travaille depuis une dizaine d’années à Boulogne-Billancourt.
De formation pluridisciplinaire, (Ecole Met de Penninghen, cours des Beaux-Arts de Paris, formation multimédias), Richard TRonson appréhende les arts plastiques à travers différents médias et supports avant de se consacrer à la photographie en 1997.

Xavier Gary
Xavier gary vit et travaille à Paris. Il pratique la photographie en indépendant.

Infos pratiques
du mardi au vendredi de 12h à 19h30, samedi de 10h30 à 19h30 et sur rendez-vous
T. 01 46 05 14 10
P. 06 60 77 18
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Entrée libre

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