ÉCHOS
11 Mai 2015

Décès du performeur et plasticien Chris Burden

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Le performeur et plasticien américain Chris Burden, pionner du body-art, figure de la sculpture à grande échelle, est décédé des suites d’un cancer. Le monde de l’art, de son galeriste Larry Gagosian au LACMA, rend hommage à un artiste hors-norme, qui a si souvent joué avec la mort et inspiré des générations d’artistes.

Chris Burden est décédé à l’âge de soixante-neuf ans, des suites d’un cancer, diagnostiqué il y a dix-huit mois. L’annonce a été faite par son galeriste, Larry Gagosian, ainsi que par le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) qui a rallumé en son hommage les deux cent deux lampadaires vintage de sa célèbre installation Urban Light.

Né en 1946, Chris Burden s’est d’abord illustré dans les années 1970 par des performances controversées et sans compromis. En 1971, il se fait enfermer dans un casier de lycéen pendant cinq jours (Five Day Locker Piece) ou, la même année, se fait filmer une balle tirée dans le bras par un ami novice dans la manipulation des armes (Shoot). La mise en danger réelle fait partie intégrante de cette pratique de la performance extrême, d’un body-art résolument transgressif : ainsi s’enfonce-t-il des câbles haute tension dans le torse, reste-t-il allongé des heures dans un musée jusqu’à ce qu’un visiteur lui propose de l’aide, rampe-t-il nu sur du verre (Through the Night Softly) ou se fait-il crucifié sur une voiture en marche (Trans-Fixed).

Après plus d’une cinquantaine de performances réalisées, Burden se tourne vers la sculpture monumentale considérée comme le prolongement de sa pratique performative. Ses interventions plus récentes dans l’espace public restent particulièrement marquantes: What My Dad Gave Me structure métallique de près de vingt mètres érigée en face du building du Rockefeller Center, Porsche with Meteorite, une voiture de collection restaurée en équilibre précaire et accrochée à un câble, ou Metropolis II, un circuit miniaturisé géant, réalisé en pas moins de quatre années, une ville en soi rendue dans toute sa frénésie, sa complexité et sa dimension asphyxiante.

Pour ceux qui voudraient se remémorer son œuvre ou la découvrir, une monographie Chris Burden est présentée en ce moment à la galerie Gagosian du Bourget, près de Paris, jusqu’au 24 juillet 2015.

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